L’édition 2014 du salon IT Partners qui a fermé ses portes ce soir a permis de confirmer que l’optimisme était de retour sur le marché de l’IT français. Reste à concrétiser cette envie en business.


Optimisme. Telle fut, de l’avis général, la dominante de cette 9e édition d’IT Partners. Un optimisme qui s’est traduit par des visiteurs plus nombreux que les éditions précédentes, mais aussi restant plus longtemps sur les stands des exposants, posants plus de questions… « On sent que les revendeurs ont identifié des besoins chez leurs clients et qu’ils sont très positifs pour l’avenir », constate Cédric Mermilliod, co-fondateur de l’éditeur SaaS Oodrive. Une impression confirmée sur la plupart des stands que nous avons visités.

Un regain d’activité déjà palpable pour certains et qui profite à tous les segments du marché y compris aux infrastructures et même aux postes de travail. Les stands de HP, Samsung, Acer, Fujitsu n’ont pas désempli. De même que les stands des grossistes, Also et Tech Data en tête, portés par leurs divisions « valeur ».

Une reprise confirmée par les les revendeurs et fournisseurs de services IT eux-mêmes. Patron de Quadria et président du groupement Euralliance’s, Gilles Perrot explique que l’activité négoce de Quadria sur l’année 2013 a été stable grâce à la bonne dynamique enregistrée au quatrième trimestre. Mieux : après plusieurs années de décroissance, les achats d’Euralliance’s chez les grossistes ont progressé de 15% en 2013. Une dynamique positive qui devrait se confirmer en 2014 pour quadria et les autres membres du groupement.

Si l’optimisme est revenu, des questions demeurent, notamment celles concernant les implications du Cloud sur le métier des petits revendeurs et prestataires de services IT. Nombreux sont ceux qui continuent de freiner des quatre fers. « Certains fournisseurs, notamment Microsoft, ne parlent que de Cloud mais dans la pratique je ne vois pas encore de produits Cloud sur lesquels nous pourrions gagner normalement notre vie », explique la patronne d’un revendeur francilien.

 

« Il faut reconnaître qu’on a encore du mal à convaincre les revendeurs d’y aller, constate Henri-Michel Rozenblum, secrétaire général d’EuroCloud. Il reste de nombreuses questions sur les bénéfices qu’ils sont supposés tirer de cette transition auxquelles il est encore difficile d’apporter une réponse claire ».

 

De fait, pour beaucoup d’entre eux, le Cloud se résume à une injonction paradoxale : substituer les produits et les services qui marchent et qui sont demandés par les clients par d’autres produits et services. Oui mais lesquels ? Tout reste à inventer. S’il suffit aux clients de quelques clics pour obtenir presqu’en temps réel des ressources qu’ils fallait autrefois des semaines pour dimensionner, commander, installer, paramétrer et puis ensuite exploiter, administrer, maintenir… que reste-t-il aux revendeurs ?

 

D’ailleurs, pourquoi vendraient-ils des produits Cloud à des clients qui ne le demandent pas ? Malgré la retape des fournisseurs et des média, la plupart ne sont pas encore prêts à franchir le pas. Même les plus en pointe, comme Quadria, le reconnaissent : on ne va pas assister à un remplacement massif des infrastructures sur site par des infrastructures externalisées et/ou mutualisées. Gilles Perrot estime que le Cloud ne représentera pas plus de 12% ou 13% de la dépense informatique en 2013. De quoi faire réfléchir et surtout ne pas trop sacrifier la vente traditionnelle en pensant que la production informatique sur site va disparaître.

 

Pour autant, les fournisseurs de services informatiques ne doivent pas négliger certaines évolutions irréversibles. Par exemple, l’avènement des infrastructures convergées, voire hyperconvergées, qui réunissent dans un même boitier les serveurs, le stockage et le réseau. Une révolution comparable à celle de l’UTM en son temps.

 

Autre évolution bien palpable sur cette édition 2014 d’IT Partners : le boom des services managés et de l’exploitation à distance des infrastructures des clients. Avec la présence de nombreuses sociétés spécialisées dans ce domaine comme BeProductiv, Coservit, Autotask, GFI Max, etc.

 

Enfin, si le Cloud ne prend pas massivement, il faut bien constater que le stockage et sauvegarde des données mais aussi la messagerie, voire même la téléphonie sont de plus en plus externalisés. Le succès d’une société comme Oodrive – bien en vue à l’entrée du salon, à la place qu’occupait autrefois les stands des grandes marques d’infrastructures – qui pèse désormais plus de 30 M€ de CA dont la moitié via un réseau de quelque 1.000 partenaires, est là pour témoigner que le Cloud n’est pas forcément incompatible avec indirect.