Depuis ce mardi 26 avril, les personnels de France Télécom peuvent revendre les actions gratuites qui leur ont été distribuées il y a quatre ans.

 

A brève échéance, quelque 0,4% du capital de France Telecom sera remis sur le marché”, prévient le syndicat CFE-CGC. Histoire de rappeler à quel point ce mode d’intéressement du personnel, de la façon dont il a été pratiqué il y a quatre ans, et envisagé de nouveau sous la direction de Stéphane Richard, reste contestable.

A compter de ce mardi 26 avril, le délai de non-cessabilité étant dépassé, les salariés de l’opérateur peuvent en effet exercer leur droit de revente des actions qui leur ont été attribuées en 2007. A l’époque, la distribution de quelques 10,8 millions d’actions aux 113000 salariés du groupe en France, fondée sur le rachat d’actions (au prix de 20 euros) et non sur une augmentation du capital, a alourdi la dette du groupe d’environ 210 millions d’euros. ”Et réduit d’autant sa capacité d’investissement”, insiste le syndicat

Avec l’action cotée aujourd’hui autour de 15,5 euros, cette opération se solde par une perte qui peut être estimée à 50 millions d’euros pour l’opérateur. ”En 2007, l’objectif du rachat d’actions était de soutenir le cours, afin que puissent en bénéficier en premier lieu les cadres dirigeants détenteurs pour leur part de 10 millions de stock options”, commente, en substance, le communiqué du syndicat, associé pour cette contestation à l’Adeas (association pour la défense de l’épargne et de l’actionnariat des salariés de France Télécom-Orange, qui représente les personnels détenant 4% des actions de l’entreprise).

Et d’ajouter qu’en raison de la conjoncture et de la dégradation du pouvoir d’achat, visible notamment à la forte demande du personnel à percevoir directement le montant de la participation légale, il est probable qu’une large majorité de ces actions soient remises rapidement sur le marché par les salariés, quel qu’en soit le cours. Ce qui représente 0,4% du capital mis à la vente à brève échéance, ”avec un risque possible de peser sur le cours”, avance le syndicat. Qui, du même coup, prend position contre une nouvelle opération de distribution d’actions (annoncée par Stéphane Richard pour la fin de l’année) si celle-ci ne se fonde pas sur l’émission de nouvelles actions. « Il n’est pas acceptable d’imaginer que les fonds propres -ou l’endettement- de l’entreprise servent à financer une opération de rachat de titres, dusse t elle servir à les attribuer aux personnels ».