Gartner identifie huit forces de rupture susceptibles de faire déraper les coûts de l’informatique des entreprises si ces dernières n’y prennent garde. Une bonne synthèse des enjeux auquels sont confrontés les DSI.


L’internet des objets. À mesure que les objets (biens de consommation, distributeurs automatiques, automobiles, infrastructures collectives et actifs de l’entreprise) deviendront communicants, ils seront de plus en plus nombreux à se connecter aux logiciels existants des entreprises, générant directement ou indirectement des coûts de licences additionnels.

Les frais de maintenance, dont les éditeurs de logiciels sont de plus en plus dépendants et qui peuvent représenter jusqu’à 85% de leur rentabilité et la moitié de leur chiffre d’affaires, sont en hausse constante, et sont de plus en plus difficiles à maîtriser même lorsque le logiciel n’est pas utilisé. Pour reprendre le contrôle, les entreprises doivent améliorer leurs compétences en gestion des achats, éviter d’acheter des licences inutiles et négocier des prix. Elles doivent également prendre en considération l’impact des options de maintenance des prestataires tiers et la nouvelle réglementation européenne en matière de revente de licences.


Audits logiciels : les entreprises doivent se préparer à être contrôlées sur leur parc logiciel. Une étude Gartner réalisée au cours du quatrième trimestre de 2012 a révélé que 63 pour cent des répondants avaient été contrôlés au moins une fois au cours des 12 mois précédents. Cette étude indiquait également que ces contrôles sont en forte croissance, qu’ils sont demandés tant par éditeurs Tier 2 que Tier 1, et qu’il est de plus en plus difficile de s’en défendre.


Cloud computing: Le marché mondial des services de Cloud public est bien parti pour atteindre 131 milliards de dollars en 2013 et Gartner prévoit qu’il dépassera les 180 milliards de dollars d’ici 2015. Les responsables IT doivent être en mesure de fournir des grilles qui permettent de comparer les coûts des services traditionnels avec ceux des services industrialisés et cloud, et être en mesure d’expliquer les avantages comparatifs et les risques. Ils doivent de surcroît pouvoir gérer le risque de contournement (lorsque qu’ils sont court-circuités et que les métiers achètent directement), identifier les coûts cachés et les risques inhérents aux modèles cloud, aguerrir leurs méthodes de gestion de risque et d’achats, et renégocier certains termes de contrats cloud encore souvent immatures.

Mobile et app stores : L’absence de domination d’un facteur de forme, d’une plate-forme ou d’un système d’exploitation en particulier aura une incidence sur les négociations avec des fournisseurs qui étaient jusque là en position dominante. Mais les responsables informatiques doivent être prêts à traiter avec de nouveaux fournisseurs, tels Apple et Google, qui en raison de leur positionnement très grand public se comportent différemment des fournisseurs traditionnels. Les éditeurs modifiant leurs programmes de licences pour prendre en compte les nouveaux terminaux mobiles qui envahissent les entreprises, les responsables informatiques doivent s’organiser pour suivre les coûts (et évaluer la conformité) des terminaux appartenant aux employés et les différentes applications personnelles introduites dans l’enceinte de l’entreprise.  Pour certains, les appstores d’entreprise peuvent aider à optimiser les coûts et la gestion de leurs actifs mobiles.

Virtualisation : Les responsables informatiques éprouvent toujours des difficultés à réduire les coûts logiciels en environnements virtualisés, et à gérer la conformité dans un contexte contractuel complexe et instable. C’est particulièrement vrai pour la virtualisation de poste de travail, qui est souvent l’un des mécanismes utilisés pour faciliter le BYOD (bring your own device).

Big data : La course à la compétitivité va conduire les entreprises à exiger des bases de données toujours plus grandes et toujours plus de stockage pour collecter et analyser toujours plus d’informations. Un véritable défi en termes d’optimisation des coûts sachant que le licensing de la plupart de ces outils reste indexé sur le nombre de cœurs utilisés. Les responsables informatiques devront aussi commencer à intégrer l’achat de données dans leur équation mais également définir et négocier des niveaux de service adaptés pour ces nouveaux services (notamment en termes d’intégrité et de qualité des données).

Programmes BYOD : Les terminaux mobiles – qu’ils appartiennent à l’entreprise ou à leurs utilisateurs mais utilisés en environnement de travail dans le cadre de programmes BYOD – sont générateurs de risques et de coûts supplémentaires.