wipro-newlogicLa SSII, qui affirme par ailleurs vouloir s’étendre sur le marché français, a décidé de fermer sa filiale R&D de Sophia Antipolis. Les 61 salariés dénoncent quant à eux les conditions de licenciement.

 

Wipro serait-il en train de transférer en Inde le savoir-faire des entreprises européennes qu’il rachète après avoir bénéficié de crédits impôts-recherche ? C’est ce que reprochent à la SSII certains employés licenciés ou sur le point de l’être après la fermeture de NewLogic à Sophia Antipolis, programmée pour le mois prochain. Rachetée en 2005 pour près de 60 millions de dollars la filiale est spécialisée dans la conception de puces destinées aux marchés des technologies sans fil, notamment Bluetooth, WiFi et 4G.

Cette activité n’est plus rentable affirme la direction indienne qui aurait d’ailleurs décidé d’abandonner complètement la R&D. Un avis que ne partagent pas les 61 salariés. Ces derniers s’étonnent de la poursuite de ce type d’activités au siège autrichien ainsi qu’en Allemagne. L’un d’entre eux a confié au quotidien Nice Matin que la direction indienne avait de plus refusé un contrat de plusieurs millions d’euros permettant au laboratoire de Sophia Antipolis de garder la tête hors de l’eau. Un autre, s’exprimant sur un blog, reproche à la société d’avoir bénéficié de 7 millions de crédits d’impôts ces 3 dernières années.

Annoncé au mois de juin, cette fermeture aurait été tenue secrète dans le cadre d’un « accord de méthode » signé entre la direction et le comité d’entreprise, accord qui courait jusqu’au mois d’octobre; Des reclassements internes ou la reprise de certaines activités par les salariés seraient notamment envisagés. « Aucune offre sérieuse de reclassement nous a été proposée », conteste un syndicaliste dans Nice Matin. Il est vrai que le profil très pointu des ingénieurs et chercheurs de Sophia Antipolis ne facilite pas les reclassements au sein de Wipro France.

Selon les représentants du personnel, les conditions de licenciement correspondent tout juste au minimum légal alors que la SSII a dégagé au cours du trimestre écoulé un bénéfice de 224 millions de dollars, en hausse de 31%. Ces derniers s’inquiètent également des maigres perspectives offertes par le bassin d’emploi qui souffre des désengagements programmés ou en cours de Texas Instrument, de ST-Ericsson et d’Alcatel-Lucent, ce dernier étant par ailleurs un client de Wipro.