obsUn peu plus d’un an après la vague de suicides constatée chez l’opérateur historique, un climat social délétère régnerait toujours dans certaines filiale du groupe. C’est le cas semble-t-il chez IT&L@bs.

Si l’on en croit la CFE-CGC-UNSA de France Télécom, le climat social n’est pas au beau fixe dans les filiales Orange Business Services du groupe. En cause, les méthodes de management taxées de « nocives ». Selon le syndicat, un manager de l’établissement francilien d’IT&L@bs (ex-Silicomp) aurait harcelé moralement un groupe de 17 personnes, cadres et non cadres. Mises au placard, mutations forcées, non respect des temps de repos (un syndicaliste cite l’exemple de télé-opérateurs terminant leur journée à 22h pour reprendre le lendemain à 8 heures), objectifs inatteignables: tout l’arsenal des mesures vexatoires a semble-t-il été utilisé. Alertée, l’inspection du travail aurait d’ailleurs transmis un rapport accablant au procureur de la République.

Par mesure conservatoire, le manager en question a semble-t-il été « mis à l’abri » – pour reprendre la formule d’un élu syndical – au sein du groupe par la direction et remplacé par son adjoint. Un adjoint lui-aussi mis en cause dans cette affaire si l’on en croit cet élu. Quant à la DRH de l’entité elle aurait elle aussi retrouvé le giron de France Télécom.

Toujours selon notre interlocuteur, les syndicalistes ayant dénoncé le harcèlement subiraient désormais des pressions de leur hiérarchie et auraient même reçu un avertissement. « Le rôle des élus n’est pas de faire une chasse aux sorcières mais d’éviter que cela puisse se reproduire » insiste-t-il précisant par ailleurs que le syndicat apporte son soutien aux élus mis en cause.

Ce cas de harcèlement, s’il est avéré, n’est semble-t-il pas un simple accroc dans la gestion des filiales de France Télécom en général et d’IT&L@bs en particulier. Il y a aurait selon la CFE-CGC-UNSA un mal-être largement partagé, se manifestant notamment par des dépressions, des démissions et une augmentation des arrêts maladie.

Le CHSCT de l’établissement concerné a d’ailleurs fait appel aux services d’un cabinet d’expertise pour évaluer les conséquences de l’organisation du travail sur la santé psychique du personnel. Ses conclusions sont attendues dans les prochains jours.

Les salariés d’IT&L@bs se plaindraient par ailleurs de leurs conditions salariales. Ainsi, un sondage réalisé par le syndicat révélerait que 83% de ces salariés auraient bénéficié d’une augmentation inférieure à l’augmentation du coût de la vie. « On a l’impression que le groupe voit dans la filiale un prestataire de services low cost et favorise le turnover », conclut notre interlocuteur.