Comme en 2011 et en 2012, l’enquête BMO 2013 de Pôle Emploi/Credoc met en exergue les difficultés de recrutement d’informaticiens. Syntec numérique annonce, pour sa part, un tassement des recrutements en 2013.
Une fois encore, selon l’enquête annuelle concernant les besoins de main d’oeuvre (BMO 2013) de Pôle Emploi/Credoc, les prévisions d’embauche d’informaticiens (études, exploitation et maintenance) et d’ingénieurs et cadres télécom placent le secteur IT au premier rang des secteurs en tension. Aux dires des employeurs, la situation s’aggrave même quant au déséquilibre entre offre et demande pour cette filière. Comme l’an dernier, plus de deux embauches d’informaticiens (études, R&D) sur trois seraient difficiles à réaliser. Et cette fois, la catégorie des cadres télécom est également concernée.
Sont invoqués classiquement l’inadéquation des profils des candidats et le manque de candidats, plus que les conditions de travail ou le manque d’attractivité des filières concernées. L’enquête BMO ne précise pas, filière par filière, les raisons de ces tensions. Une chose est sûre, comme ne cesse de le rappeler le suivi du Munci : difficultés de recrutement ne signifie pas pénurie. Cette année, la tendance serait même à une inversion de pente. Selon la dernière étude trimestrielle de la Dares (direction des études statistiques du ministère), le secteur IT se distingue par une forte chute du ratio offres/demandes d’emploi (-25%) sur les douze derniers mois. Parallèlement, la menace du chômage ne faiblit pas, touchant près de 6% des informaticiens.
Sans surprise, selon l’enquête BMO, les scores les plus élevés de difficulté de « matching » entre l’offre et la demande se trouvent en région parisienne. Vérité statistique. Quoique… la cartographie détaillée – région par région, métier par métier – de ce relevé rappelle que celle-ci n’en a pas l’apanage. Pour la catégorie ingénieur d’études et R&D informatique notamment, à Lyon, Aix, Orléans, Poitiers, Montpellier et Valenciennes (!), sur des volumes d’embauches plus restreints, les difficultés ne sont pas moindres, voire présentées comme pires. Même constat pour les prévisions de recrutements de développeurs à Bordeaux, Nîmes, Metz et Marseille, notamment.
Une année de croissance faible pour la filière du numérique
Au chapitre de la prospective, l’enquête BMO montre que, tous secteurs d’activité et tous métiers confondus, les nouvelles technologies (le numérique!) sont à la source du renforcement des besoins en compétences le plus évident (pour 60% des employeurs). De quoi réconforter Syntec numérique qui, au lendemain de la publication de l’enquête BMO, présentait à la presse desprévisions de croissance pour 2013 plus que modestes (+0,3%) pour la filière (services, conseil et édition de logiciels). Une résilience (dans le climat de morosité économique actuelle) qui se situe dans la lignée de celle de 2012 (+0,8%). Et ce, grâce au maintien du niveau d’activité des éditeurs (la vague de conversion au SaaS aidant), contrairement au secteur des services et conseil informatiques annoncée en décroissance (-0,3% en 2013). Avec pour conséquence, des prévisions d’embauche en net retrait par rapport à la décennie précédente, voire par rapport à 2010-2011 (12 000 créations nettes d’emplois en 2011). Mais assure Syntec informatique, le rythme de recrutement de jeunes diplômés restera soutenu. Renouvellement des troupes oblige.
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