Au cours du week-end, BFM annonçait que Numericable était prêt à avaler SFR. Les actionnaires de l’opérateur, les fonds Carlyle et Cinven ainsi que le câblo-opérateur luxembourgeois Altice détenu par

l’homme d’affaires français Patrick Drahi, essayeraient de rassembler des fonds afin de financer l’opération.

Sur le papier cette opération a du sens. Au mois de janvier, le président de Numericable, Eric Dunoyer, avait d’ailleurs défendu l’idée d’une fusion avec la filiale de Vivendi, affirmant qu’elle répondait à une vraie logique industrielle.  « Il y a un sens à rapprocher Numericable, qui est le leader du très haut débit fixe – et de loin avec deux tiers du marché – et SFR, qui a essentiellement une base d’abonnés mobiles et est le plus avancé sur le très haut débit mobile 4G », avait-il alors expliqué au Figaro. L’idée de fusion a été abandonnée depuis mais les arguments en faveur du rapprochement demeurent. On obtiendrait ainsi un acteur français de poids de l’internet fixe et mobile à très haut débit

Dans le monde réel tout est plus compliqué. Premier obstacle : fixer un prix pour SFR. Même si l’arrivée de Free Mobile sur le marché a causé un préjudice réel à SFR, le prix de l’opérateur au carré rouge risque d’être salé. Vivendi, qui a racheté en avril 2011 les parts de Vodafone pour près de 8 milliards d’euros n’est pas prêt à bradersa filiale.

Officiellement, l’opérateur n’est d’ailleurs plus à vendre. C’est ce que ne cesse de marteler son PDG Stéphane Roussel. Un discours que tient également la maison-mère.

Par ailleurs, Vincent Bolloré, propriétaire de 5% de Vivendi, est entré au conseil de surveillance du groupe. Or, si l’on en croit Les Echos, l’homme d’affaires breton serait opposé à une vente alors que les cours sont bas et tablerait sur un redressement de l’opérateur, lequel pourrait profiter d’un envol de la 4G. Le scénario d’une vente à Numericable semble donc peu probable dans l’immédiat. Toujours d’après Les Echos, on s’orienterait aujourd’hui vers une refonte du management de l’opérateur mobile d’ici l’été afin d’être en mesure de riposter à Free. Stéphane Roussel ne serait quant à lui pas menacé.