À l’instar de Computacenter, SCC France bute encore sur le trop faible poids de ses services. Sous la pression de son actionnaire, le distributeur vient de renouveler une partie de son management dans l’espoir d’accélérer leur développement.


Les ventes services de SCC France ne progressent pas. Du moins pas aussi vite que ne le souhaiterait sa maison mère britannique. Elles n’ont progressé que de 5% l’année dernière. Moins que l’activité distribution (+6%), qui pèse encore près de 88% des 870 M€ de chiffre d’affaires de la filiale française (hors LNA et hors activités de financement). Une situation dont ne se satisfait pas la maison mère qui voudrait que la France rattrape rapidement le ratio de 30% de services qui prévaut au sein de la filiale britannique.

À bout de patience, James Rigby, le président du groupe, a commencé à faire tomber les têtes. Plusieurs managers et patrons de BU en ont fait les frais au cours des derniers mois, à commencer par Philippe Hoffman, directeur général adjoint en charge des services, mais également Robert Cunillera, directeur de la stratégie et des services professionnels, Grégory Lopez, directeur des équipes avant-vente et Frédéric Chen, directeur des ventes internationales. Le premier a quitté l’entreprise dès l’été dernier. Les autres ont suivi au cours de l’hiver. À chaque fois, leur départ a été réglé en deux ou trois semaines.

En ce début de printemps, une nouvelle organisation vient d’être annoncée et de nouveaux managers ont été embauchés, conformément au plan élaboré par la direction générale de l’entreprise assistée d’un cabinet de conseil en stratégie. Sergio Werner, ex-directeur du consulting et des projets de transformation de Neurones IT, vient ainsi de se voir confier la direction d’un département Professional services dont le périmètre fait plus que doubler par rapport à l’ancienne organisation. Il hérite notamment de la direction projets et avant-vente de Grégory Lopez, soit l’équivalent de 160 collaborateurs dédiés au conseil, à l’architecture et au déploiement sous sa responsabilité.

Patrick Bernaudin jusque-là directeur des opérations de TRSB, décroche de son côté la direction de l’assistance technique (département Personnal IT), qui compte environ 300 collaborateurs et pèse 25 M€ de facturations. Un ex-EMC, Jean-François Theard, avait été pressenti pour prendre en charge la direction nouvellement créée de l’équipe commerciale services, constituée d’une demi-douzaine de personnes. Mais, un mois à peine après son arrivée, l’intéressé ne fait déjà plus partie de l’effectif de l’entreprise.

L’objectif des nouveaux arrivants est clair : faire progresser les revenus des services de 50% en quatre ans, en les faisant passer de 120 M€ à 180 M€. Les services professionnels de Sergio Werner seront la pièce maîtresse de cette stratégie de conquête.Ils devront permettre de rééquilibrer l’actuel mix services de SCC France, constitué à 80% de services récurrents (maintenance, infogérance, assistance technique) orientés bureautique, en accompagnant les clients sur les phases amont des projets d’infrastructures et en développant ses capacités d’implémentation.

Les services d’assistance prendront aussi leur part dans ce rééquilibrage vers la valeur ajoutée en évoluant vers le support d’infrastructures complexes. Il s’agira notamment de monter le niveau des profils recrutés et de développer de nouvelles expertises dans les datacenters, la sécurité, la virtualisation, les réseaux, les logiciels et le Cloud, explique en substance Didier Lejeune, directeur général de SCC France.

Précision du 15 mai: SCC nous écrit ce jour pour nuancer certains points de cet article. SCC souligne notamment que « certains termes utilisés (“à bout de patience”) en mentionnant James Rigby  sont trop forts. En effet, il n’est pas homme à baser ses décisions stratégiques sur un coup de tête, et encore moins, “que des départs seraient le résultat de cet état” […] Ensuite, concernant les départs mentionnés, ils se sont étalés sur un an et avec pour chacun d’entre-eux une raison différente (que nous ne commenterons pas) ». SCC nous précise également que le département Vendor Alliance restait sous la responsabilité de Regis Davesne et qu’en aucun cas il n’avait pas été confié à Sergio Werner, comme nous l’avions écrit initialement.