Au lendemain du report de l’audience du tribunal de commerce de Versailles devant statuer sur la reprise d’A&O, le comité d’entreprise et l’un des repreneurs s’affrontent par communiqués interposés.

 

Notre article relatif au plan de cession du mainteneur et à l’avis contestable de son comité d’entreprise a semble-t-il fait des vagues. Au lendemain de sa parution, le CE a diffusé en interne un communiqué (auquel nous avons eu accès) dans lequel il tente de justifier son choix en faveur de l’offre de reprise la moins-disante, tant socialement que financièrement, en l’occurence celle l’actuelle direction soutenue par Verdoso Industries.

Premier argument : Verdoso a répondu favorablement à la plupart de ses demandes, en s’engageant notamment à ne pas externaliser les services support (DSI, DRH, finances, logistique, atelier, hot-line…). Des services qui représentent au passage environ la moitié de l’effectif, selon nos informations. A contrario, Solutions 30, qui a présenté l’offre la plus intéressante, n’a, selon le CE, « répondu sur rien ».

Deuxième argument : l’offre de Solutions 30 ne garantit pas la pérennité des emplois et la juste gratification de l’investissement des salariés. Le CE explique en substance que sans acquisitions, la croissance de Solutions 30 serait en berne, que  son résultat sera déficitaire de plus de 5,3 M€ la première année et qu’en tant que société cotée, le repreneur privilégiera ses actionnaires au détriment de la participation et de l’intéressement.

Des arguments balayés par Solutions 30 dans un communiqué publié dans la foulée. La société de services y explique n’avoir « pas eu accès à un certain nombre d’informations [l’empêchant de] s’engager » sur l’organisation. Elle y rappelle que l’actuelle direction a déjà procédé à 253 licenciements au cours des douze derniers mois et qu’elle s’apprête, si l’offre de Verdoso est validée, à se séparer de 66 salariés supplémentaires (contre 22 pour Solutions 30).

Elle s’étonne au passage que Verdoso puisse annoncer un résultat net positif la première année malgré la reprise d’un passif de 4,3 M€ de congés payés et de 1 M€ de produits constatés d’avance. Par ailleurs, elle contredit son assertion relative à son absence de croissance : non seulement elle produit de la croissance organique mais celle-ci est génératrice d’emplois (68 créations en 18 mois). Enfin, elle fait valoir que ses salariés ont bien touché de la participation au titre des années 2009 et 2010.

Autant dire que ces communiqués n’ont d’autre effet que de renvoyer les deux parties dos à dos. Reste l’essentiel : avec une quarantaine de salariés de mieux et une proposition financière de 2 M€ à celle de Verdoso, l’offre de reprise de Solutions 30 est la plus attractive. Les salariés ne s’y sont pas trompés, qui ont voté en majorité pour cette dernière dans une consultation effectuée par leurs soins. Un vote que ne reconnaît pas le CE qui vient de décider, mais un peu tard, d’organiser sa propre consultation via un institut indépendant.