«Au nom de la CFDT, je veux qu’on aille plus loin. Que la responsabilité de l’Etat actionnaire soit examinée», déclarait ce matin François Chérèque sur l’antenne de France Inter.

 

« Continuons tous, employeur, Etat actionnaire et décideur, syndicats, salariés, à ignorer les vraies causes profondes: dans dix ans on sera encore à traiter de ce même sujet». Le salarié et syndicaliste de France Telecom qui s’est suicidé à Bordeaux ce mardi 26 avril avait, dès 2009, dénoncé lui-même le contexte de tension permanente, notamment la politique de mobilité, qui sous-tendait le passage au suicide de trop nombreux collègues. Sa lettre ouverte à l’employeur et à l’Etat actionnaire rendue publique par FrenchLeaks est reprise ce jeudi matin par le site Mediapart.

 

L’ouverture d’une enquête interne, annoncée dès mardi par la directrice exécutive d’Orange France, Delphine Ernotte, ne saurait satisfaire les partenaires sociaux. Dont François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, qui au delà de « l’immense émotion » suscitée par le suicide du salarié militant CFDT, s’est insurgé sur l’antenne de France Inter ce jeudi matin, contre la lenteur des changements promis (et engagés, reconnaît-il) par la direction de Stéphane Richard. Mais aussi contre la lenteur de l’instruction judiciaire ouverte à la demande des syndicats à la suite des événements de 2009.

 

Faisant écho aux propos du militant bordelais, François Chérèque demande que cette instruction « aille plus loin ». « Je souhaite qu’on pose la responsabilité des actionnaires ». Dont l’Etat . Il rappelle qu’entre 2006 et 2009, « alors que France Telecom redevenait rentable, avec 6% de rentabilité, on lui a demandé une rentabilité de 5% de plus ». Et d’insister : « nous voulons savoir pourquoi France Telecom a changé son attitude, son fonctionnement, son organisation managériale, ses méthodes de travail, et qui a demandé cette rentabilité excessive ».