Un employé du site Alcatel-Lucent de Villarceaux s’est donné la mort à son domicile il y a quelques semaines apprend-on sur le blog de la CFE-CGC de l’entreprise. Avec d’autres syndicats du site, les élus de la confédération syndicale se demandent si ce geste a un lien avec les conditions de travail qui, peut-on lire sur le blog, « n’arrêtent pas de se dégrader, entraînant des dépressions et des arrêts maladie », notamment dans le service du salarié. D’autant que cette activité doit être transféré à Orvault en Loire Atlantique.

La CFE-CGC rappelle par ailleurs que le cabinet Syndex vient de publier un rapport accablant sur les conditions de travail, le stress et les risques psycho-sociaux dans l’entreprise

Ce drame est également l’occasion d’un règlement de compte entre organisations syndicales. En effet lors du dernier CHSCT (Comité d’Hygiène Sécurité et Conditions de Travail), la CFE-CGC, la CFTC et la CGT ont demandé une expertise pour établir si ce suicide était lié aux conditions de travail. La CFDT, majoritaire dans cette instance a refusé « par respect pour leur collègue décédé et soucieux de la santé des salariés qui l’entouraient ».


Les autres syndicats ont annoncé dans un tract qu’ils n’allaient pas en rester là à attendre le prochain drame et utiliser d’autres moyens pour connaître la vérité. En 2004, un cadre de l’équipementier, « placardisé », s’était pendu dans sa maison d’Illkirch. En juin dernier, le tribunal des affaires de sécurité sociale du Bas-Rhin, saisi par la veuve du salarié, a estimé que ce suicide était lié aux conditions de travail et devait être pris en charge au titre du risque professionnel.