Si Microsoft a racheté pour 6,8 milliards de dollars la division téléphone mobile, la firme d’Espoo n’a pas dit son dernier mot. Elle a présenté mardi 18 à Helsinki une tablette qui sonne déjà comme un règlement de compte.


Sur les 18 000 personnes licenciées par Microsoft en août dernier, plus des deux tiers venaient de chez Nokia, dont la division mobile avait été rachetée quelques mois auparavant. Une pilule difficile à avaler pour la firme finlandaise qui a toujours fait de son excellente gestion des ressources humaines, un symbole de différenciation.

Un sentiment de frustration national

Pour le gouvernement finlandais qui avait aidé Nokia a devenir le premier fabricant mondial de mobiles au début du 21 ème siècle, cette démonstration d’impuissance avait aussi ulcéré le ministre du travail finlandais, Lauri Ihalainen et le TESI, la société d’investissement finlandaise qui aide les PME finnoises à mieux exporter. Le sentiment général, surtout à la suite des licenciements en masse, transparaissait exacerbé dans les sites et magazines finlandais. Il pourrait se résumer ainsi : « Apple a coulé avec un seul mobile toutes les gammes de produits finlandais les plus vendus dans le monde et Microsoft s’est servi de nous pour exister dans un milieu où il n’arrivait pas à prendre pied ; il faut leur prouver que l’on n’est pas arrivé là par hasard.»

N1, un Scud dirigé officiellement sur Apple 

La réponse, quasiment fulgurante ne s’est pas fait attendre. Avec l’aide de FoxCom, l’un des fabricants des IPhone Apple, mais surtout un ancien fidèle partenaire qui aurait fait des conditions exceptionnelles, l’empire finlandais du mobile, terrassé par les barbares, tient sa première arme, celle de son retour : une super tablette visant le futur Ipad Mini 4 d’Apple et écrasant l’actuel Ipad mini 3. Plus légère, plus fine, plus belle avec un meilleur son et une meilleure résolution, elle donne déjà un coup de pied dans la fourmilière des tablettes Android version Lollipop, la toute dernière version du système d‘exploitation. Un pied de nez ! Vendue 250 dollars vers le 15 décembre en Extrême Orient elle devrait apparaitre en France à 300 euros à partir de février. « On est content de pouvoir proposer à nouveaux des produits de marque Nokia au grand public » précisait Sébastien Nystrom, le responsable des nouveaux produits lors d’une conférence sur les nouvelles technologies à Helsinki .

Un préambule avant une attaque en règle du marché ?

Et comme la firme finlandaise a précisé que le contrat de non concurrence sur les téléphones qui le liait à Microsoft s’achevait déjà le 1Er janvier 2016, on peut se demander si Nokia ne va pas nous sortir un nouveau lapin électronique de son chapeau.

Enfin ce retour sera -t-il un vrai succès pour le finlandais ? Pour les tablettes, le marché n’est plus, à priori, un eldorado. Après une progression de 55% des ventes en 2013, le bureau d’études Gartner parie sur une progression de 11 % en 2014 soit environ 229 millions de tablettes avec des prix en chute libre, surtout du côté d’Androïd. Affaire à suivre !

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