L’opérateur devrait mettre en service à Toulouse dans le courant de l’été une salle informatique de 500 m2 à l’usage des fournisseurs de services en ligne locaux. Une initiative qu’il compte répliquer ailleurs.

 

L’opérateur de fibre optique et de services d’infrastructures vient de démarrer les travaux de construction d’une salle d’hébergement de 500 m2 à Toulouse. Cette salle pourra contenir jusqu’à 200 baies utiles et aura comme particularité d’être neutre en termes d’opérateurs : les clients pourront s’y raccorder à l’opérateur de leur choix et pourront même en changer sans déménager leurs infrastructures.

 

Neo Télécoms promet des services d’hébergement en rack mais aussi des suites privatives et des espaces en « cold corridor » pour la haute densité. Il prévoit de doubler toutes les infrastructures électriques et réseau et de sécuriser les lieux en 24/7 par du personnel sur site capable d’intervenir sur les infrastructures des clients. La mise en service est prévue dans le courant de l’été.

 

Cet investissement s’inscrit dans le cadre d’une stratégie globale visant à devenir un acteur multirégional via la mise à disposition à destination des fournisseurs de services en ligne régionaux d’un socle de services d’infrastructures local de même niveau et aux mêmes conditions qu’en région parisienne. En s’implantant à Toulouse, Neo Télécoms espère jouer l’effet d’entraînement et impulser une dynamique locale en favorisant le retour des hébergeurs locaux sur place et la création d’emplois dans les services associés.

 

« Beaucoup de collectivités locales ont tiré leurs propres réseaux de fibre optique mais la plupart restent sous utilisés faute de capacités d’hébergement locales suffisantes et techniquement au goût du jour », analyse Florian Du Boys, directeur général de Neo Télécoms. Résultat, les MSP régionaux préfèrent s’héberger en région parisienne où ils trouvent de surcroît des prix d’accès beaucoup plus compétitifs.

 

Cette stratégie, Neo Télécoms l’a déjà mise en œuvre à échelle plus réduite à Metz et à Nancy, où il s’est associé avec l’intégrateur régional Arcan. Via une filiale commune, Arcan Networks, il exploite ainsi depuis deux ans une salle de 200 m2 à Metz et vient d’en ouvrir une deuxième (de 100 m2) à Nancy. D’autres projets sont à l’étude dans d’autres régions (notamment Besançon et Bordeaux). Des projets qui, comme pour Metz et Nancy, devraient le conduire à s’associer à des acteurs locaux.

 

A noter que l’arrivée de Neo Télécoms en régions pourrait rapidement permettre à ses clients de bénéficier d’un autre avantage : le raccordement direct à son point d’échange IP, qui leur permettrait de s’interconnecter avec d’autres acteurs régionaux sans passer par leur fournisseur de bande passante.

 

Considéré comme le deuxième opérateur français à l’international avec une présence dans dix pays, Neo Télécoms est en effet l’un des membres fondateurs il y a deux ans avec Akamaï, Jaguar Network et Interxion du point d’échange IP France IX. Se voulant indépendant des opérateurs, ce point d’échange est en pleine ascension, selon Florian Du Boys, avec une centaine de membres et une cinquantaine de Gbps échangés.

 

Fournisseur d’infrastructure d’hébergement, Neo Télécoms est également fournisseur d’accès Internet et fournisseur d’interconnectivité site à site via son réseau de fibre optique (une boucle de 300 km en région parisienne). La société, qui commercialise ce socle d’infrastructures (ainsi que les routeurs et les équipements d’allumage) auprès d’une clientèle de professionnels de l’Internet (DailyMotion, LeBonCoin, AuFéminin) et de grands comptes du Cac 40, a réalisé 20 M€ de chiffre d’affaires en 2010 avec un effectif de cinquante personnes. Elle espère réaliser 20% de croissance cette année, principalement via les régions.