La consolidation des télécoms est en marche en Europe. C’est la conviction des dirigeants de l’opérateur alternatif français qui viennent d’accepter l’offre de rachat de l’américain Zayo, groupe de 1600 personnes

réalisant 1 milliard de dollars de chiffre d’affaires sur les mêmes métiers que Néo Télécoms.

En rachetant Néo Télécoms, Zayo groupe hérite d’un réseau métropolitain de 500 km, avec plus de 500 bâtiments raccordés en Ile-de-France et dix datacenters répartis sur tout le territoire représentant près de 4.000 m2 d’espace d’hébergement.

La transaction devrait être finalisée d’ici à la fin juin. Ses modalités financières n’ont pas été divulguées mais on sait que son actuel management, notamment ses fondateurs Denis Soucheyre et Florian Du Boys, resteront aux commandes de ce qui deviendra à l’issue de l’opération la filiale française du groupe et sa tête de pont européenne.

« Avec Denis Soucheyre, nous avons la conviction qu’après les USA, le marché européen des télécoms va entrer dans un cycle de consolidation, commente Florian Du Boys. Or nous voulions être acteur de cette consolidation. Mais, avec ses 80 collaborateurs et ses 30 M€ de chiffre d’affaires consolidé en 2013, Néo Télécoms n’avait pas les moyens financiers de se développer à l’échelle de l’Europe. »

En passe d’être introduit en bourse, Zayo Group devrait apporter à Néo Télécoms de cette capacité financière qui lui fait défaut. Lui-même issu d’une série d’opérations de croissance externe (quinze en sept ans), l’américain possède en plus l’avantage aux yeux des dirigeants de Néo Télécoms d’avoir l’ambition de devenir l’un des leaders du marché européen et d’exercer exactement les mêmes métiers : opérateur d’infrastructures, fournisseur de connectivité Internet et exploitant d’espaces de colocation.

L’opération devrait donc être sans conséquences négatives pour ses quelque 600 clients, essentiellement des opérateurs de services, des opérateurs internationaux, des hébergeurs et fournisseurs de contenus et des entreprises, habitués à être autonomes sur ses infrastructures. Zayo France n’a ainsi pas vocation à devenir opérateur de services IP, à l’instar de certains de ses confrères, concurrençant ainsi ses propres clients.