Google va-t-il devoir revendre Waze ? C’est peu probable mais pas impossible. En acquérant ce mois-ci le service de géolocalisation communautaire pour 1,1 milliard de dollars, la  firme de Mountain View

n’estimait pas devoir rendre des comptes à la FTC (Federal Trade Commission). Elle se basait pour cela sur une règle écartant toute enquête lorsque l’entreprise acquise n’est pas américaine et ne réalise pas aux Etats-Unis un chiffre d’affaires supérieur à 70,9 millions de dollars. Bien que possédant un siège dans la Silicon Valley, Waze est une société israélienne. Quant à son chiffre d’affaires il ne devrait, selon certaines sources, ne pas dépasser les 50 millions de dollars au niveau mondial. A première vue, on est donc dans le cas de figure prévu par la FTC.

Toutefois la commission fédérale du commerce américain estime qu’une déclaration doit être faite si la société cible permet à l’acheteur d’acquérir une position dominante sur le marché. Et là le doute ne peut que s’installer. Si Google a payé plus d’un milliard de dollars pour une entreprises de 110 employés ce n’est certes pas pour faire plaisir aux actionnaires de la start-up israélienne. D’autant qu’il l’a rachetée au nez et à la barbe de Facebook.

Comme l’explique le professeur de droit des affaires Steven Davidoff sur le site spécialisé DealBook, avec cette opérationn Google est quasiment sûr de devenir rapidement le numéro un aux Etats-Unis du marché de la cartographie sur mobile, dominé aujourd’hui par Telenav. « Telenav détient une part de marché de 33%  tandis que Google et Waze ensemble en détiendront une part de marché de 28% sur le marché nord américain. Cependant, les activités de Telenav stagnent alors que celles de Google ont progressé de 30% l’an passé  et que celles de Waze ont grimpé de 100%. »

Selon le juriste, Google a payé un joli pactole parce que Waze se trouve à l’intersection de deux secteurs « chauds »: la recherche cartographique et les réseaux sociaux. C’est un nouveau domaine qui devrait selon lui dégager de belles mannes publicitaires.

La commission se demande par ailleurs si Waze n’aurait pas pu devenir à terme un concurrent à Google Maps. Elle va donc diligenter une enquête approfondie. Il est plus que probable qu’elle ne remettra pas totalement l’opération en question. Elle pourrait toutefois formuler certaines restrictions.

Selon le Wall Street Journal elle pourrait demander à Google ne pas intégrer Waze à Google Maps avant la fin de l’enquête. De son côté Google a fait savoir que la startup resterait indépendante.