Sous l’œil amusé de son concurrent Kaspersky qui raille son inertie créative, McAfee vient de réorganiser son management. Pendant ce temps le fondateur de la société est recherché par la police pour meurtre.  

L’éditeur, qui a annoncé le mois dernier qu’il comptait se séparer « d’un faible pourcentage » de ses salariés, vient en effet de perdre son vice-président en charge des ventes, Joe Sexton. Ce dernier a officiellement « choisi de quitter la société pour prendre un rôle de dirigeant dans une entreprise technologique non-concurrente », ainsi que le précise un communiqué provenant de Santa Clara. Il sera remplacé par le président régional de la zone Asie/Pacifique, Steve Redman.

Autre changement : le poste de vice-président exécutif chargé du marketing de la société est confié à une transfuge de Yahoo, Penny Baldwin. Cette dernière assurait des fonctions similaires pour le portail web après avoir occupé des postes de responsable marketing chez NetApp, Hitachi Data Systems, ou encore Citrix. Tous deux entrent au comité exécutif et répondront au co-président de McAfee Michael De Cesare.

Ces départs se font sous l’œil amusé des concurrents. Ou du moins d’un concurrent : Kaspersky. Le PDG de l’éditeur russe ne s’est d’ailleurs pas gêné pour ridiculiser le pionnier de l’antivirus devant nos confrères de CRN. Selon Eugene Kaspersky, McAfee aurait perdu tout esprit de compétition et souffrirait d’inertie depuis son rachat par Intel. « Le feu magique a disparu », a-t-il expliqué. Evoquant ensuite les fortes sommes d’argent injectées dans la société par son nouveau propriétaire il a estimé qu’il en allait de McAfee comme des équipes de football, « Cela n’a rien à voir avec le budget. Le champion est l’équipe qui joue le mieux ».


L’ingénieur russe ne croit par ailleurs pas à l’intégration de logiciels de sécurité dans le hardware. « Ils ont (Intel) promis de tuer le marché de la sécurité iT avec une nouvelle plateforme matérielle. Je n’y crois pas. C’est comme une belle histoire d’Hollywood. »


Eugene Kaspersky a par ailleurs refusé de commenter l’information qui fait les grands titres d’une partie de la presse américaine : la fuite du fondateur de l’éditeur américain – qui a revendu ses parts en 1994, John McAfee, recherché par la police du Belize.

Ce dernier est en effet soupçonné d’avoir abattu un autre citoyen américain dans une île au large de ce petit pays d’Amérique centrale. L’ingénieur, âgé de 67 ans, a confié au magazine Wired qu’il n’était pour rien dans le meurtre de son voisin mais qu’il refusait de se livrer à la police car cette dernière l’abattrait. « Ils essayent de m’avoir depuis des mois. Ils veulent me contraindre au silence. Je ne suis pas trop aimé par le premier ministre », a-t-il déclaré. D’après des résidents de l’île, McAfee et son voisin avaient un différent.