Trop chère, équipée d’un système d’exploitation défaillant, mal promue, malgré des avantages bien réels, la tablette de Motorola – très attendue en France – se vend mal de l’autre côté de l’Atlantique.

 

Alors que le marché français attend avec curiosité l’arrivée de la Xoom, on s’interroge outre-Atlantqiue sur l’accueil plutôt mitigé fait là-bas à la tablette de Motorola. En effet, selon les chiffres publiés par la Deutsche Bank, à peine 100.000 Xoom auraient trouvé preneur depuis son lancement il y a six semaines. Un résultat ridicule si on le compare aux ventes de l’iPad, laquelle avait séduit trois fois plus d’acheteurs en à peine un week-end.

Pourtant, sur le papier la Xoom ne manque pas d’atouts : un processeur double coeur cadencé à 1 GHz côté moteur, la possibilité d’accueillir la 4G, un écran de 10,1 pouces haute résolution, une Webcam en façade, un appareil photo de 5 mégapixels à l’arrière et, surtout, un système d’exploitation développé spécifiquement pour les tablettes, Android 3.0, plus connu sous le nom de code d’Honeycomb.

Or c’est là que la bât blesse. Les premiers utilisateurs se plaignent en effet d’un système d’exploitation mal dégrossi, truffé de bugs provoquant des plantages d’applications, des affichages défaillants ainsi qu’une autonomie de la batterie particulièrement aléatoire. Selon nos confrères US, Google aurait subi des pressions de Motorola pour activer la sortie de son OS. Ce qui se paie finalement assez cher.

Autres griefs formulé à l’encontre du fabricant américain : le prix trop élevé de sa tablette qui démarre à 800 dollars. Résultat : la Xoom coûte en général plus cher que la version correspondante de l’iPad (qui elle démarre à 499 dollars) sans que rien ne justifie cet écart.

Les analystes reprochent d’ailleurs au constructeur un discours marketing trop flou. Motorola aime semble-t-il marteler que sa tablette a reçu la palme de l’innovation au CES de Las Vegas sans toutefois préciser les avantages concrets et immédiats que peuvent en retirer les utilisateurs.

Les reproches s’adressent aussi à Verizon, seul opérateur à la vendre actuellement, qui ne ferait pas assez de promotion pour la tablette, préférant mettre en avant l’iPad, plus facile à écouler et, paraît-il plus rentable.

Il ne faut pas se leurrer, même vendue à un prix plus abordable, la Xoom ne sera jamais le challenger de l’iPad mais plutôt un concurrent pour ceux qui lorgneront la place de numéro deux, derrière le constructeur à la pomme. Un numéro deux potentiel donc que l’on attend cependant avec curiosité. Et osons le dire, avec intérêt.