Mohamed Bouighamedane, pdg de Team Partners Group, fait le point dix-huit mois après son arrivée à ce poste sur la restructuration qu’il a engagée pour redresser les comptes de la société de services.

 

Channelnews : Fort de votre succès à la tête d’Assystem que vous avez contribué à redresser entre 2005 et 2007, vous avez été recruté en février 2008 pour restructurer Team Partners Group qui perdait beaucoup d’argent (20 M€ en 2007). Dix-huit mois plus tard, où en êtes-vous ?

Mohamed Bouighamedane : Les graves difficultés qu’a connues la société fin 2007 sont aujourd’hui totalement résorbées. Le résultat opérationnel est revenu à l’équilibre dès l’exercice 2008 et une partie des dettes ont été remboursées. Team Partners Group est désormais sur les rails que ce soit sur le plan de la stratégie, des finances, des processus ou de l’offre de services. Quant aux collaborateurs, chacun est désormais tourné vers la conquête des clients et a la volonté de faire réussir l’entreprise.

Quelles mesures avez-vous prises pour parvenir à ce résultat ?


Mohamed Bouighamedane : Il a fallu achever l’intégration des activités achetées dans le passé, se débarrasser du chiffre d’affaires non profitable (environ 20%) et restructurer les équipes en profondeur. Une comptabilité analytique par clients et par projets a été mise en place afin de piloter au plus juste l’activité. Plus de 80% du management a été renouvelé. Plus de 300 personnes (sur un effectif de 2300 personnes) ont dû quitter l’entreprise et plusieurs centaines ont dû changer de métier.

Quelles sont les activités qui ont été les plus affectées par ces restructurations et vers quelles activités avez-vous orienté les personnes concernées ?


Mohamed Bouighamedane : Sur notre activité gestion de la relation clients (près de 60% de l’effectif), plus de 200 personnes sont ainsi passées du secteur presse à des secteurs plus porteurs tels que les associations ou les telco. Beaucoup ont dû accepter des mutations géographiques. Sur notre activité Expertise Informatique (35% de l’effectif), un grand nombre de spécialistes mainframe ont dû être repositionnés sur les nouvelles technologies. Près de 9 M€ ont ainsi été dépensés en restructurations dont 2 M€ rien qu’en formation.

Cette restructuration est-elle achevée et quand se reflètera-elle dans les chiffres ? Au premier semestre vous avez tout de même publié un chiffre d’affaires en baisse de 15% et un résultat net négatif de 1 M€.


Mohamed Bouighamedane : La restructuration est terminée depuis la fin du premier semestre. Certes, le résultat net du premier semestre est encore obéré par les charges de restructuration et il reste encore 38 M€ de dettes à rembourser mais le résultat opérationnel est positif de 400.000 €. Et sur le deuxième semestre, nous espérons sortir un résultat net positif.


Quand pensez-vous retrouver la croissance et quelles activités sont les plus dynamiques ?


Mohamed Bouighamedane : Nous sommes prêts à faire de la croissance sur nos trois activités principales (ndlr : la gestion de la relation clients, l’expertise informatique et le conseil en technologie) pourvu que la demande reparte. Sur ce point, on sent clairement des frémissements, notamment dans les secteurs de l’énergie, de la banque et du développement durable. Mais la visibilité reste faible. Je ne peux pas vous dire quand le marché sortira de la crise. Notre atout, c’est que notre business est à 60% récurrent.