La SSII a bien du mal à digérer sa reprise de Team Partners en février 2011. La société a perdu environ 20% de son effectif et sa rentabilité en a souffert. L’avenir de certaines activités reste incertain.


Vingt-deux mois après le rachat de Team Partners et CGBI à la barre du tribunal de commerce, Feel Europe se cherche encore une stratégie. Son président, Gilles Sitbon, en convient, son ambition de faire de Feel Europe une SSII généraliste de taille intermédiaire n’a pas donné les résultats escomptés. En 2012, le chiffre d’affaires a décliné de 8% à 73,7 M€ contre 80 M€ pour l’exercice 2011 et la rentabilité a également diminué (elle ne devrait pas excéder 2% du CA pour l’exercice). Surtout, l’effectif a significativement reculé, passant de 980 collaborateurs (hors sous-traitants) en mars 2011 à moins de 800 actuellement.

Ce sont ses activités issues du rachat de Team Partners qui ont le plus souffert, perdant plus de la moitié de leur effectif. Des 496 collaborateurs transférés en février 2011, il n’en resterait plus qu’à peine 200 aujourd’hui, selon un décompte effectué par les instances représentatives des salariés. Gilles Sitbon ne cache pas que l’intégration a été difficile et qu’aujourd’hui encore il peine à rentabiliser une partie des profils hérités de Team Partners.

Il espère néanmoins trouver en second souffle en se recentrant sur une dizaine d’offres spécifiques afin de rendre ses expertises plus lisibles. La société a donc commencé à se réorganiser en créant quatre filiales régionales dans lesquelles elle a transféré une cinquantaine de collaborateurs issus de Team Partners. Elle vient également d’obtenir l’avis de CE pour le transfert d’une quarantaine d’autres dans ses filiales métiers historiques (à savoir FE Infrastructures, FE Technologies et FE conseil). « Notre objectif n’est plus de courrir après le chiffre mais de privilégier la rentabilité », explique Gilles Sitbon.

Reste à régler le sort de TPG, la filiale créée au moment du rachat de Team Partners pour accueillir les collaborateurs repris. Celle-ci ne compte plus qu’une centaine de collaborateurs TPG (dont une trentaine en intercontrats) au profil essentiellement orienté support d’infrastructures. Une activité peu lucrative et « hors cœur de métier ». Gilles Sitbon assure vouloir tout de même la développer mais sous une autre marque (éventuellement en rescussitant la marque Team Partners) et sous la houlette d’un nouveau management. Il vient pour cela d’en abandonner la présidence au profit de Yann Vaudry, directeur recherche et développement du groupe.

Les salariés concernés craignent le pire, soulignant qu’à partir de la mi-février, l’interdiction de licencier ou de transférer des actifs pendant deux ans à laquelle était soumise Feel Europe Group depuis le rachat de Team Partners tombe.