Il y a quelques jours, Cheops annonçait dans nos colonnes être le premier hébergeur à mettre en service un cloud privé mutualisé basé sur la plateforme Oracle PCA en France. Renseignements pris, un acteur moins connu l’a précédé de six mois. Il s’agit de Kappalys, une société de 8 personnes spécialisée dans les services d’infogérance autour des technologies Oracle. Elle exploite depuis janvier dernier une appliance PCA constituée de 6 nœuds (dont 2 dédiés au management de la solution) reliée à une baie ZFS (d’une capacité d’un peu plus de 30 To utiles) sur laquelle elle héberge déjà l’infrastructure de l’éditeur Dixisoft – qui appartient à la même holding que Kappalys – ainsi que celle d’une entreprise spécialisée dans le commerce de détail de produits numériques. Une infrastructure qui a nécessité un investissement de 400 K€ de la part de Kappalys (hors licences).

Née au début des années 90 sous la raison sociale Occam, la société, qui était à l’origine spécialisée dans l’administration de bases de données et la business intelligence, a entrepris de se réinventer complètement il y a deux ans en adaptant son modèle au contexte Cloud. Elle a gardé ses expertises dans la business intelligence et le middleware mais s’est concentrée sur la migration et l’infogérance de systèmes d’information basés sur des infrastructures physiques vers des architectures cloud.

Le choix de devenir hébergeur à valeur ajoutée sur plateforme PCA s’est imposé lorsqu’il a fallu renouveler l’appliance ODA qui motorisait depuis trois ans l’infrastructure technique de Dixisoft. « Nous avons alors découvert les atouts de la plateforme PCA, relate Cyril Carratt, président de Kappalys : sa capacité à supporter toutes les versions et les éditions de la base de données, le support du Trusted Partitioning, qui permet via le partitionnement logique de limiter les coûts de licences en ne payant que pour les processeurs virtuels effectivement utilisés, et ses performances élevées ». Optimisée pour les technologies Oracle, PCA peut toutefois d’héberger tous types d’applications et de systèmes, ce qui en fait une plateforme de choix pour la consolidation d’environnements multiples.

Kappalys a également fait le choix d’héberger sa plateforme PCA chez Equinix pour mettre à profit ses services avancés d’interconnexion Cloud et ainsi engager ses clients sur la voie de l’hybridation en combinant leurs applications avec le catalogue de services cloud public d’Oracle. « On se positionne comme l’antichambre du Cloud public d’Oracle en encourageant les clients à migrer vers les versions cloud des applications Oracle », résume Cyril Carratt. Une démarche qui rencontre « un écho extraordinaire » des ISV Oracle mais aussi de la part d’autres prestataires et infogéreurs Oracle, tous confrontés aux mêmes problématiques de licences et de retour sur investissement, constate-t-il.

Pour accompagner ses clients dans la migration puis l’infogérance de leur système d’information dans le Cloud, Kappalys s’est entouré de plusieurs prestataires spécialisés tels que Nadra Technologies, qui a développé un outil de transposition des architectures on premise dans le Cloud, ou Maxsys, un spécialiste de l’administration et du support de JD Edwards.

Cyril Carratt se dit également ouvert à l’idée de laisser certaines prestations (administration DBA…) à d’autres prestataires Oracle, voire de leur laisser la main sur les services managés, afin de mieux se concentrer sur la partie hébergement et l’administration des interactions entre les systèmes et applications demeurés sur site, ceux hébergés sur son cloud mutualisé et les différents clouds publics. Mieux, Kappalys a l’ambition de mettre à profit sa position privilégiée sur les systèmes de ses clients et donc sur leurs données pour faire parler ces dernières en s’appuyant sur son expertise historique en BI et en datamining. Il utilise notamment l’outil d’analyse temps réelle Oracle RTD et le langage R pour développer ses requêtes. Pour nettoyer les données, il utilise la technologie de Trillium Software, qu’il représente en France.

Calé sur cette stratégie, Kappalys espère terminer son exercice fiscal fin septembre sur un doublement de ses facturations, à 400 K€, et projette d’atteindre 500 K€ sur l’exercice suivant.