Un bénéfice par action de 20 dollars d’ici 2015 : cette promesse faite en 2011 par le prédécesseur de Ginni  Rometty à la tête d’IBM, Sam Palmisano, ne sera pas tenue.

Le directeur financier de Big Blue en a convenu lors de la présentation des résultats de la société.  » Etant donné nos performances du troisième trimestre, les actions que nous avons menées et à 15 mois à peine de la fin de l’année 2015 nous ne pensons plus offrir 20 dollars de bénéfice par action en 2015 « , a reconnu Martin Schroeter.

Après 10 trimestres consécutifs de baisse, analystes, investisseurs et observateurs s’interrogent sur le devenir de l’entreprise.
  » Y-a-t-il une crise chez IBM ? « , a ainsi demandé Toni Sacconaghi de Bernstein Research à Gini Rometty

L’investisseur milliardaire Mark Cuban, par ailleurs actionnaire de Netflix, résume assez bien ce que beaucoup d’investisseurs pensent. «  IBM n’est plus une société technologique. Ils n’ont plus de vision. Ils évoluent vers une société qui fait des arbitrages entre des acquisitions et qui réalise des rachats d’actions. Où est IBM à présent ? « , a-t-il déclaré à CNBC, ajoutant qu’il ne mettrait pas un cent dans la société.

Tous ne sont pas aussi sévères. Dans un note aux investisseurs Toni Sacconaghi a reconnu qu’IBM avait pris de bonnes initiatives pour retrouver de la croissance (Watson, Big Data, Softlayer, cloud), mais que cela ressemblait encore trop à des effets d’annonce.

 

Vers une entreprise  » fabless « 

Chez IBM on reconnaît qu’il reste du chemin à faire.  » Certains des changements fondamentaux en cours dans l’industrie se réalisent plus vite que ce que nous avions prévu. C’est pourquoi nous allons entamer une série d’actions afin d’accélérer notre transformation « , a expliqué Martin Schroeter.

Evoquant le retrait d’IBM des marché des serveurs et des semi-conducteurs, il a estimé qu’un pas avait été franchi en direction d’une entreprise « fabless » (ndlr : sans usine), ce qui laisse augurer d’autres retraits. Il a notamment promis plus d’agilité et de rapidité dans délivrance de nouvelles solutions ainsi qu’une accélération de la productivité, notamment à travers l’automatisation des datacenters.
Il a par ailleurs annoncé la création de business units consacrées à des secteurs porteurs de croissance tels que la sécurité, le commerce intelligent et bien sûr le cloud (SoftLayer ?).

Le cloud, qui représente aujourd’hui une faible part du chiffre d’affaires de l’entreprise, est justement considéré comme la véritable planche de salut par certains analystes.  » IBM doit trouver la réussite et la croissance dans le cloud à travers des voies organiques et par acquisitions. Sans cela le géant technologique et ses investisseurs doivent s’attendre à des jours sombres « , estime Daniel Ives de FBR Capital Markets.

Patron d’un fonds activiste et chroniqueur au site d’informations financières Seeking Alpha, Douglas Ehrman entrevoit quant à lui une autre voie de salut : l’alliance avec Apple.  » Combiner la force d’IBM avec l’aspect branché et fonctionnel (d’Apple) et l’étendue de la demande pour des applications mobiles professionnelles permet de faire un premier pas vers la transformation d’IBM en une entreprise à nouveau prospère et en pleine croissance. «