Computacenter publiait aujourd’hui ses résultats définitifs pour l’exerice 2014 et c’est pire que prévu. Du moins pour la filiale française, qui affiche une perte d’exploitation de 11 M€.

C’est presque deux fois plus que les 6 M€ initialement anticipés et c’est 28% de plus qu’en 2013. Et encore, ce montant ne tient pas compte des charges de restructurations. Tout compris, la perte dite statutaire atteint 23,4 millions d’euros. En ajoutant les 25,3 M€ de 2013, Computacenter France aura perdu près de 50 M€ en deux ans. Heureusement que les autres filiales sont là pour éponger. Au final, le groupe affiche pour cet exercice un bénéfice confortable de 76,4 millions de livres, en croissance de 50%.

Plusieurs facteurs expliquent ces mauvaises performances. Le résultat opérationnel a été impacté par la perte de plusieurs contrats de services importants fin 2013. Une conséquence du changement d’ERP intervenu à l’époque et qui s’est traduit par une dégradation de la qualité du service rendu. Bilan des courses : des équipes au chômage technique et des marges en chute libre.

La marge affectée par l’infogérance et les produits à faible valeur ajoutée

Côté distribution, la marge a été affectée par la croissance des ventes de produits à faible valeur ajoutée. « L’activité est actuellement trop tributaire des produits pour les environnements de bureau et des revenus logiciels en provenance du secteur public, à la fois peu générateurs de marge et consommateurs de trésorerie », admet d’ailleurs le groupe dans son communiqué financier.

Enfin, le processus de transformation et de restructuration qui s’est déroulé essentiellement sur la deuxième moitié de l’exercice a « inévitablement perturbé les opérations courantes, impactant par voie de conséquence la performance financière 2014 ».

Les facturations en forte hausse

Pour autant, tout n’est pas négatif dans le bilan 2014. D’abord l’activité a enregistré une progression significative : +6,4% à 584,7 M€. Les services, désormais priorité absolue du groupe, ont affiché une croissance de 6,5% grâce à un méga-contrat d’infogérance remporté fin 2013 qui a progressivement compensé les contrats perdus à la même époque. Ils ont également bénéficié de la forte demande en accompagnement de projets, notamment autour des migrations Windows 7. Les services représentent désormais 16,5% des facturations à 96,4 M€. Quant à l’activité distribution, elle a progressé de 6,4% à 488,2 M€ et est revenue à un « bon niveau de service et de satisfaction client ».

Pour 2015, Computacenter s’attend à une amélioration de sa performance financière, grâce notamment aux effets de sa restructuration. Relativement neutre en termes d’emplois – les 155 licenciements ayant été compensées par 136 recrutements – celle-ci aura permis d’implémenter la stratégie commerciale et le modèle opérationnel groupe, facteurs de réductions de coûts à terme. En décodé, la filiale française est désormais recentrée sur le top 500 clients et a engagé les investissements nécessaires pour industrialiser ses services.

Un retour progressif à une exploitation positive

Mais Isabelle Roux-Buisson, country manager France, ne cache pas que pour redresser durablement la marge, il reste encore à augmenter significativement les revenus de l’infogérance et le poids des infrastructures datacenter et réseaux dans le mix produit. Un processus qui sera forcément long. Le retour à la profitabilité n’est donc probablement pas pour cette année, d’autant que le coût final de la restructuration ne sera pas connu avant la fin de l’année 2015, au plus tôt, prend garde de préciser le groupe dans son communiqué.