Attaqué par le collectif des Exégètes Amateurs, dans lequel figure notamment La Quadrature du Net, contesté par le Conseil National du Numérique (CNNum) et même par la secrétaire d’Etat au Numérique, Axelle Lemaire, ayant par ailleurs fait l’objet de réserves de la part de la Commission Informatique et Libertés (CNIL), le fichier TES (Titres Electroniques Sécurisés) mis en place en catimini par le gouvernement au cours du week-end de la Toussaint fera l’objet d’un débat parlementaire sans vote a indiqué le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, qui a toutefois ajouté qu’il ne sera pas remis en cause, mais fera éventuellement l’objet d’ajustements.

Nos confrères de Rue89 publient le nom des bénéficiaires de ce marché, estimé en 2008 à 92 millions d’euros TTC, depuis lors saucissonné en 4 lots.

Atos/Bull s’assure la part du lion avec deux lots. Atos prend en charge la maintenance des sites de stockage et des logiciels, et Bull en assure la sécurité en s’appuyant notamment sur Amesys, qui avait défrayé la chronique voici quelques années en ayant vendu son produit Eagle à la Lybie du colonel Kadhafi. Depuis lors, la société s’est refaite une virginité en entrant dans le giron de Bull, absorbé lui-même par Atos.

Thales et Orange Business Services se voient quant à eux octroyer le troisième lot.  Thales va prendre en charge les dispositifs de recueil des empreintes digitales tandis que la filiale de l’opérateur s’occupera de la liaison télécoms de ces équipements.  Le quatrième lot, qui concerne notamment la gestion des clés de chiffrement, a finalement été annulé.

Destiné à lutter contre la circulation de faux documents, le fichier TES réunira les données (identité, couleur des yeux, empreintes digitales, adresse, photo,..) des détenteurs d’un passeport et/ou d’une carte d’identité. Ils concernera donc tous les Français. Toutefois les empreinte digitales des enfants de moins de 12 ans ne seront pas recueillies.