Huit ans après sa création, la start-up toulousaine court toujours après les fonds qui lui permettraient de faire décoller son business. Le temps presse : un concurrent américain doté de 18 M$ a repris son idée.


« Je souhaite  interpeller l’opinion, le monde économique et le marché IT sur un fait de société actuel. » Dans une lettre ouverte adressée aux média, Luc Bourgain, directeur marketing d’Ubistorage, une société toulousaine à l’origine d’une technologie innovante de sauvegarde distribuée, tente d’attirer l’attention sur les difficultés de la jeune pousse pour accéder au financement nécessaire à son développement. Huit années après sa création et trois ans après l’épuisement de son crédit impôt-recherche, la société cale toujours à boucler son premier tour de table de 1 à 3 M€.


Pourtant, les marques d’intérêt ne manquent pas. La société, qui compte actuellement une trentaine de revendeurs en France (parmi lesquels Swali, Arcadie Informatique, Synox…) a démarré un partenariat avec Orange il y a six mois dans le cadre d’un consortium de recherche qui devrait aboutir d’ici un an sur l’intégration de sa technologie Noébox dans les Livebox.

De même, HP a accepté de tester sa technologie en vue de l’intégrer à terme sur ses serveurs. Des contacts ont également été pris avec un constructeur de disques durs et un autre constructeur de serveurs, qui semblent intéressés. Et un éditeur de logiciels antivirus lui a proposé de distribuer sa solution aux USA. Mais, le problème du financement reste entier.

« Toutes les sociétés de capital-développement que nous avons rencontrées s’accordent sur le potentiel commercial de notre technologie », souligne Luc Bourgain. Mais malgré ces marques d’intérêt rien ne vient. « Le paradoxe, c’est qu’il existe de nombreux dispositifs en France pour financer l’innovation, poursuit-il. Mais on a l’impression qu’ils bénéficient en priorité aux grandes entreprises, telles Orange et Thales pour le financement de Cloudwatt ».

In fine, l’entreprise espère finaliser sa levée de fonds d’ici au premier trimestre 2013. Mais il est probable que cela ne soit pas des fonds d’origine française. Car le temps presse : UbiStorage a été avertie qu’une start-up américaine avait levé 18 millions de dollars autour d’une technologie en tous points semblable à la sienne. Tellement semblable d’ailleurs qu’elle pourrait enfreindre le brevet qu’elle a déposé en 2004 en France, en 2006 en Europe et en 2008 aux USA.