Les soixante salariés Capgemini Outsourcing Toulouse se sont mis en grève mardi 13 janvier pour protester contre la délocalisation sauvage de leur site. Le phénomène prend de l’ampleur.

 

Capgemini Outsourcing pourrait délocaliser en Inde l’essentiel de l’activité de son site de Toulouse. C’est ce qui a motivé l’arrêt de travail (suivi à près de 90%) mardi 13 janvier de la soixantaine de salariés que compte le site.

 

Selon eux, la moitié des postes vont être supprimés dès fin juin et, à horizon 2010, le site pourrait purement et simplement fermer, alors que le contrat de leur principal client Total Raffinage vient d’être renouvelé pour six ans. C’est en apprenant la venue en formation de leurs futurs remplaçants indiens que les salariés ont découvert le pot aux roses.

 

« Nous savions que le site aurait à faire face à des délocalisations dans le cadre du renouvellement de son contrat, indique Frédéric Boloré, délégué Syndical UES CFDT chez Capgemini, mais personne ne s’attendait à une réorganisation d’une telle ampleur. D’autant que Capgemini a au passage obtenu une extension du contrat initial ».

 

Pour l’instant la direction ne parle que de 25 emplois menacés. Elle a d’ailleurs proposé des reclassements sur Grenoble. « Mais tout laisse à penser que le reste de l’effectif ne sera pas maintenu à quelques exceptions près », poursuit Frédéric Boloré. Et de dénoncer au passage l’absence d’anticipation de l’impact de cette délocalisation sur l’emploi.

 

Pour lui, cette nouvelle péripétie est l’illustration de ce que « le phénomène de délocalisation s’amplifie dans les métiers de l’externalisation de services informatiques ». Il cite à l’appui de ses dires l’exemple du contrat Schneider, dont les unités d’œuvre sont transférées de manière progressive mais continue vers l’Inde et la Pologne depuis deux ans.

 

« Le phénomène atteint désormais des fonctions de plus en plus qualifiées comme les ingénieurs systèmes ou les gestionnaires de bases de données », déplore-t-il. Nous sommes dans un processus de fuite en avant vers les métiers les métiers les plus qualifiés qui se traduit par une dégradation de l’employabilité du plus grand nombre.