Le Groupe français a voulu profiter d’une situation de crise internationale pour se débarrasser de sa petite cellule toulousaine. Soucieux de son image, CapGemini a finalement reclassé les salariés chez Sogeti.

 

Issue heureuse pour les 60 salariés de Capgemini Outsourcing, qui vont tous être transférés dans les deux sociétés Sogeti de Toulouse, avec maintien de leur salaire. Le calendrier n’est pas encore définitif, mais le transfert devrait s’effectuer dans les mois à venir. Quelques détails restent à régler sur les primes, les besoins en formation, les attributions de postes.

 

« Nous avons été les premiers surpris, avoue Ali Ould-Yerou, délégué syndical Ugit-Cgt CapGemini Sud. Nous n’étions sûr de rien, car chez MeteoFrance, nos voisins, la grève des salariés n’a donné aucun résultat ».

 

L’image de l’entreprise a sans doute joué en faveur des salariés. Car au moment même où ceux-ci manifestaient pour sauvegarder leur emploi, s’ouvrait le procès de l’usine AZF, dont le traumatisme reste encore très vivace parmi la population. A l’époque, peu après l’explosion, Total avait souhaité redynamiser la région en initiant des activités économiques, et signé un contrat d’outsourcing avec Capgemini.

 

Sept ans plus tard, alors que le contrat était reconduit par Total, la direction de Cap s’apprêtait à délocaliser cette activité dans sa filiale indienne. « Nous avons été très choqué, reconnaît Ali Ould-Yerou. La direction a voulu profiter du contexte de crise économique pour transférer les activités. C’est scandaleux ! »

 

Mais face à la fronde des élus locaux et soucieux de préserver son image d’entreprise modèle qui défend des valeurs de responsabilité sociale, CapGemini aura finalement renoncé à son projet pour trouver une solution économiquement viable.

 

Si la situation a tourné à l’avantage des salariés, le syndicaliste reconnaît qu’il faut rester très vigilant dans les entreprises. « Certaines voient en effet dans la crise des opportunités de licenciements, pense-t-il, alors même qu’elles connaissent des croissances régulières, comme Capgemini, qui progresse toujours malgré la crise. »