Rien ne va plus pour Kodak. L’ex-numéro un de la photographie, qui a fêté récemment son 130ème anniversaire, vient en effet de connaître son cinquième trimestre consécutif dans le rouge.

La perte est cette fois de 179 millions de dollars (elle était de 167 millions de dollars l’an dernier à la même période)

Sous la houlette de son président espagnol Antonio Perez (un ancien de chez HP), la société a abandonné en 2004 son activité historique dans la photographie pour se reconvertir dans le cinéma numérique, les équipements de laboratoire et, surtout, dans les imprimantes (Kodak pèse environ 3% de ce marché). La plus grande partie de son chiffre d’affaires provient toutefois des brevets déposés dans le secteur des technologies digitales. Elle a d’ailleurs assigné Apple et RIM devant les tribunaux pour violation de certains desdits brevets. La firme de Rochester espère de cette manière récupérer près d’un milliard de dollars. Une somme dont elle aurait bien besoin. En effet, si l’on en croit le Wall Street Journal, la valeur du portefeuille des brevets dépasserait à présent la valorisation de la société, estimée moins de 500 millions de dollars. Une situation très inconfortable qui met désormais Kodak à portée des prédateurs. Des prédateurs qui pourraient ensuite dépecer l’entreprise. D’après le quotidien économique, Antonio Perez aurait d’ailleurs récemment réuni le conseil d’administration afin de prendre des mesures empêchant une prise de contrôle hostile.

Le CEO table également sur le décollage des ventes d’imprimantes à jet d’encre. (lesquelles ont bondi de 48% au second trimestre) et des imprimantes professionnelles.

Si ce plan échoue, la vénérable société risque bel et bien de disparaître du paysage. Aussi rapidement qu’un clic-clac.