Après le rachat en mars dernier de Cloudwatt par Orange, c’est au tour de Numergy d’être repris par son actionnaire opérateur, en l’occurrence SFR. La filiale d’Alice-Numéricable reprend donc les participations de Bull, désormais contrôlé par Atos, et de la Caisse de Dépôts, qui avait à l’origine décidé d’injecter 75 millions d’euros dans le projet pour le compte de l’Etat. Le montant de la transaction n’est pas dévoilé.
Ce rachat marque la fin des ambitions de l’Etat de participer à la création d’un cloud souverain français à ambition européenne.
Devant la faiblesse des résultats de Numergy (2 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2014), Bercy avait décidé à la rentrée de ne plus investir, préférant dispenser son argent à d’autres projets. Il n’y avait donc pas beaucoup d’autres issues qu’une reprise par SFR ou, ce qui paraissait moins probable, par Atos. En attendant, une mise sous procédure de sauvegarde du fournisseur de cloud était intervenue le 13 octobre pour protéger Numergy de ses créanciers. « Il y a un désaccord entre actionnaires sur la stratégie d’investissement et sur leurs obligations à libérer du capital », déclarait aux Echos le patron de Numery, Philippe Tavernier.
Finalement, actionnaire majoritaire (il détient 46% des actions contre 20% pour Atos et 33% pour la Caisse de Dépôts), SFR a consenti à poursuivre seul l’aventure. Mais toujours sous couvert d’un plan de sauvegarde. « SFR pérennisera ainsi une entreprise dans laquelle il est investi depuis son origine », explique un communiqué de l’opérateur. « L’offre de services SFR de Cloud computing pour les entreprises, axe important de la stratégie du groupe, est ainsi renforcée. En effet, complémentaires à celle de SFR et du groupe Altice, l’offre et la technologie de Numergy représentent une opportunité pour accélérer le déploiement du cloud en France et en Europe », ajoute le document qui précise qu’une des priorités du groupe Altice est de consolider l’ensemble de ses activités autour du cloud, de l’IoT et des services managés.
L’acte de divorce est toutefois soumis à un certain nombre de conditions, dont la consultation des instances représentatives des 72 salariés de Numergy.