Le tribunal des prud’hommes de Toulouse a condamné solidairement SFR et Téléperformances à verser entre 9.000 euros et 30.000 euros de dommages et intérêts par plaignant à 200 anciens salariés de l’opérateur.

En août 2007, l’opérateur avait transféré à Infomobile (filiale de Téléperformances) les 800 salariés de sa plateforme d’appels toulousaine, transfert qui selon ces derniers entraînait des pertes de salaires et d’avantages sociaux. Une grande majorité du personnel s’était alors mise en grève.

Peu après Infomobile instaurait un plan de départs volontaires suivi par la quasi totalité des salariés. « Le tribunal a reconnu le caractère abusif de ce transfert, que j’avais placé au centre de ma plaidoirie. Car en fait, SFR a payé 100 millions d’euros à Téléperformance pour que celui-ci finance un plan de départs volontaires, un plan social déguisé », a expliqué au quotidien La Dépêche du Midi l’avocat des salariés, Me Romain Geoffroy.

Celui-ci estime que cette décision pourrait faire jurisprudence et entraîner le versement d’indemnités aux 600 autres employés de la plateforme toulousaine, ainsi qu’aux salariés des centres SFR de Lyon et Poitiers, également transférés chez Infomobile. En tout 1.900 personnes pourraient être concernées.

SFR a aussitôt décidé de faire appel. Dans un communiqué l’opérateur affirme que l’opération visait au contraire à maintenir l’emploi. Elle prévoyait notamment « le maintien d’une relation d’affaires entre SFR et les repreneurs pendant sept ans, le maintien des volumes d’emploi sur une durée d’au moins trois ans et la diversification de la clientèle ».


Notons qu’après un plan social en 2009 qui s’était soldé par le départ de 585 salariés, Téléperformances – qui a accusé une perte d’exploitation de 36 millions d’euros l’an dernier – va fermer 8 de ses 22 centres, dont ceux de Pantin, Rennes et Marseille, provoquant le départ de 837 personnes.