Bluemega ne s’est jamais aussi bien porté. Moins de dix-huit mois après avoir été repris en plan de cession par ses salariés, le distributeur à valeur ajoutée spécialisé dans les solutions d’impression vient d’achever son exercice 2014 sur un chiffre d’affaires en croissance de 35% (2,5 M€ sur 14 mois) et sur un résultat d’exploitation net qui devrait s’avérer positif. De quoi consolider ses fonds propres et poursuivre sa politique d’investissements R&D.

Un beau retournement de situation pour cette société chroniquement déficitaire depuis des années. Bien-sûr, il a fallu couper dans les dépenses (-55% !), notamment en réduisant l’effectif – passé de seize à onze personnes – et les coûts de R&D. Le distributeur a ainsi abandonné le développement de son logiciel d’analyse KPax Design pour se concentrer sur sa solution d’optimisation des infrastructures d’impression, KPax Manage.

Bien lui en a pris. Sorti en version 2 en avril 2014, KPax Manage a depuis véritablement décollé commercialement, passant d’une dizaine d’abonnés à plus de soixante-dix, souligne Sébastien Créno, directeur général de la société. Parmi ces nouveaux abonnés, des acteurs de premier plan du secteur de l’impression, tels C-Pro, Dactyl-OMR ou Soram. Une popularité qu’il doit notamment à la facilité de déploiement et d’administration de ses agents de collecte et à son modèle de commercialisation à la carte : soit sous forme d’abonnement (SaaS), soit sous forme de licence à installer sur site.

KPax Manage sélectionné dans le cadre du renouvellement du contrat SAE impression

C’est ce dernier mode qui a permis à Bluemega de remporter il y a quelques semaines sa plus grosse affaire via SCC qui a positionné sa solution sur le renouvellement du contrat SAE impression. La société revendique désormais plus de 120.000 systèmes gérés via KPax Manage, ce qui représente 35% de son activité totale.

L’autre décision stratégique déterminante a été la signature d’un contrat de distribution avec l’australien Papercut, éditeur de la solution de gestion des impressions éponyme. Ce partenariat lui a ouvert plus largement le marché des petites et moyennes entreprises qu’il n’adressait que parcellairement avec son partenaire historique Nuance et son offre Safecom. Au passage, Papercut lui a permis de renforcer son réseau de revendeurs, passé de 80 à près de 130 en l’espace d’un an.

Pour l’exercice 2015, la société table sur une nouvelle croissance de l’ordre de 15% à 25% de son chiffre d’affaires. « Compte-tenu du notre portefeuille d’affaires, des affaires déjà engagées et des produits déjà constatés, nous devrions être dans le haut de la fourchette », se réjouit Sébastien Créno. Le niveau d’activité est tel que la société a pour l’instant abandonné l’idée de faire rentrer un investisseur au capital comme cela avait été initiaqlement envisagé.