Après une excellente année 2008, l’entreprise prévoit une croissance à deux chiffres en 2009 grâce à l’international. Pour son président, François Lavaste, crise et sécurité font bon ménage.

 

Vous annoncez d’excellents résultats pour 2008, qui vont au-delà de vos prévisions. Et vous anticipez une bonne année 2009. Expliquez-nous ça.

 

François Lavaste : Pour nous 2008 fut une bonne année à plusieurs titres. Nous avons dégagé un chiffre d’affaires de 15 millions d’euros, en croissance de 23%, et nos commandes ont augmenté de quasiment 30%.
Au-delà des chiffres, ce fut également une année importante pour nos produits. Car nous avons sorti une nouvelle série de boîtiers, la série U, associée à une nouvelle version du logiciel. Cela nous donne un bon élan pour 2009.

 

C’est un sujet de satisfaction, d’autant que les rapports prix/performance réseau et performance/niveau de sécurité sont excellents. Nous avons frappé fort. Lorsque nous avons débuté le projet en 2007, on se disait qu’il y avait peut-être un risque à lancer 8 modèles, qu’on allait peut-être connaître quelques problèmes de fiabilité. Ce n’est pas le cas. Il n’y a eu que très peu de problèmes.

 

Vous vous développez à présent beaucoup l’international.

 

François Lavaste : La France représente toujours 70 % de notre chiffre d’affaires. Nous nous sommes cependant bien développés au Moyen-Orient, notamment à Dubai et dans les Émirats Arabes Unis ainsi qu’au Benelux et dans des pays où nous étions peu présents comme la Pologne, la Tchéquie ou la Slovaquie. Nous avons d’ailleurs connu une croissance de 35% à l’étranger, contre 23% en France. L’Italie quant à elle est en phase avec la France.

La Grande-Bretagne et l’Allemagne ont été un peu délaissées. Cette année nous allons justement concentrer nos efforts sur la Grande-Bretagne et l’Irlande. Nous avons embauché Shameem Ibrahim, un excellent spécialiste de la sécurité venant d’Autriche, pour diriger la nouvelle équipe chargée de développer ce marché qui est 50% plus gros que celui de la France.

Je voudrais aussi vous dire que d’après Gartner, Netasq est désormais le 1er acteur européen du marché de la sécurité, devant Astaro. Nous sommes 7ème sur le continent, derrière des acteurs qui sont tous Américains comme Symantec ou Israélien comme Check Point.

 

Quels sont vos axes de développement pour 2009.

 

François Lavaste : En dehors de la Grande-Bretagne, nous allons également faire peser nos efforts sur le Moyen-Orient. D’ailleurs nous avons une équipe française qui passe beaucoup de temps là-bas. Nous n’allons cependant pas nous disperser.
Nous souhaitons aussi nous concentrer sur nos produits de sécurité réseau et de sécurité de la messagerie qui répondent à des problématiques actuelles. Aujourd’hui, la sécurité de la messagerie ne représente que 5 % de notre chiffre d’affaires. Nous allons augmenter cela.

 

Des changements sont-ils prévus du côté de la distribution ?

 

François Lavaste : Il n’y a pas de bouleversements prévus du côté de nos 300 partenaires revendeurs et intégrateurs actifs. Notre réseau est particulièrement dense en France. Nous ne sommes donc pas en mode de recrutement très actif.

Depuis le début de l’année le marché est tendu. Il n’y a cependant pas de problèmes pour ceux qui s’investissent dans le domaine de la sécurité. Personne ne prendra le risque dans une entreprise de diminuer le budget affecté à ce poste. Le risque d’image est trop fort. Un client touchera au CRM, à l’ERP, à la GED, à tout ce qu’on voudra, sauf à la sécurité. IDC prévoit d’ailleurs une croissance de ce marché en 2009. C’est pourquoi je reste optimiste. D’ailleurs en période de crise on assiste à une recrudescence des attaques à cause des informaticiens au chômage. Le spam a fait son apparition en 2001, à l’occasion de l’explosion de la bulle Internet. Ce n’est pas un hasard.