La SSII compte bien résister à la crise grâce à son offre « en adéquation avec les besoins des entreprises », selon son directeur marketing et communication Renaud Finaz de Villaine.

 

Channelnews : Au 4ème trimestre vous avez réalisé un CA de 25,8 millions d’euros, en progression de 7% par rapport à la même période en 2007, alors que pour l’ensemble de l’année, vous enregistrez un CA de 92,5 millions d’euros, en croissance de 18%. C’est le signe d’un ralentissement ?

Renaud Finaz de Villaine : Il y a certainement un tassement au 4ème trimestre. Mais il faut dire qu’au Q4 2007, nous avions explosé tous les compteurs. Avec une croissance organique de 16% nous sommes de loin en tête des entreprises ayant une activité similaire.

 

A quoi devez-vous ce leadership ?

Renaud Finaz de Villaine : La réorganisation entamée en 2007 et poursuivie en 2008 a certainement joué. Nous avons mis en place des business units dans nos 4 secteurs d’activités que sont la business intelligence, le CRM, l’ERP et l’e-business, afin d’augmenter notre expertise et de mieux répondre aux besoins de nos clients. Chacune de ses business units a ses consultants métier, son équipe de vente, ses développeurs. Ainsi tout le monde travaille la main dans la main et parle le même langage. L’autre raison de notre bonne santé est l’apparition de nouvelles offres comme celles dédiées aux sciences de la vie qui intéressent le monde hospitalier et les applications financières destinées principalement aux banques et aux assurances. On peut dire que l’environnement économique est propice aux réorganisations et aux développement de nouvelles offres. Ce qui a aussi explosé en 2008, c’est l’e-commerce, porté par le marché.

 

L’e-commerce ne jouit pas forcément d’une bonne réputation.

Renaud Finaz de Villaine : Il s’agit d’offres sérieuses pour les PME haut de gamme et les grands comptes comme le Club Méditerranée, Princesse Tam Tam ou SFR. Nous ne faisons pas de harcèlement, de e-marketing qui consiste à envoyer à l’écran des fenêtres pop up qu’on ne peut pas fermer. Nous sommes plutôt dans les domaines de la gestion de catalogues produits, de la sécurité. L’e-commerce permet l’interaction avec le client, il est également à l’origine de véritables communautés autour d’un produit, d’une marque, ce qui est très intéressant.

L’ERP est un autre secteur qui a bien marché, notamment dans les domaines de la santé animale et humaine. Nous comptons parmi nos clients Capio, qui est le deuxième groupe de cliniques privées en France.

Une offre très pointue qui rencontre également beaucoup de succès est le master data management. Les entreprises on pris conscience qu’il était difficile de maintenir des référentiels de tous côtés. Notre solution MDM permet de diminuer le nombre de ces référentiels. Elle est également utilisée dans le suivi et la simulation des masses salariales, notamment chez un constructeur automobile. En période de crise, il est intéressant de connaître à l’avance l’impact d’une augmentation ou d’un bonus attribué aux cadres. C’est devenu un enjeu majeur.

 

Vous profitez donc de la crise.

Renaud Finaz de Villaine : Nous faisons de la business intelligence. Quand tout va bien les clients rachètent des sociétés et souhaitent harmoniser leurs systèmes de pilotage. Quand cela va mal, elles surveillent leur coûts. Dans ce dernier cas, le profitability and costing permet d’affecter les dépenses de manière très fine. Ainsi les sociétés connaissent mieux leur situation et peuvent s’en sortir plus rapidement.

 

Vous ne souffrez pas d’une pression sur les prix ?

Renaud Finaz de Villaine : Il y a une pression sur les prix et un rallongement des délais de paiement. Cependant, les sociétés comme nous qui ont une vraie valeur ajoutée sont moins impactées.

 

Prévoyez-vous de nouvelles annonces en 2009 ?

Renaud Finaz de Villaine : Nous sortirons une offre permettant de gérer les conditions commerciales, en partenariat avec Ilog. Elle intéressera les grandes entreprises qui ont beaucoup de fournisseurs, qui doivent gérer des marges arrières et qui achètent dans des tas de devises différentes. Nous leur permettront de gagner des dizaines, voire des centaines de millions. Nous allons aussi mettre sur le marché une offre de mashup qui permettra à nos clients de créer une application composite sur le Web avec, par exemple, un bout d’ERP, un peu de CRM et de la business intelligence. Le tout sans perturber le système d’information. Nous continuerons à être réactifs pour affronter la crise avec un maximum d’atouts.