Soupçonné d’avoir des contacts avec le gouvernement russe et le FSB – le successeur du KGB – Kaspersky est dans un situation très inconfortable, pour ne pas dire catastrophique, aux Etats-Unis. Au mois de juillet, le gouvernement fédéral a retiré l’éditeur d’antivirus de la liste des entreprises autorisées par la GSA (une organisation qui fixe la politique que doivent suivre les gouvernements fédéral et d’État et les administrations municipales qui travaillent avec des organisations non gouvernementales). De plus, cette semaine le Department of Homeland Security (Département de la Sécurité Intérieure) a publié une directive indiquant que les produits de l’éditeur devaient être bannis de tous les réseaux de communication fédéraux d’ici 90 jours. Une note motivée par « les relations entre certains officiels de Kaspersky et les services secrets russes et d’autres agences gouvernementales, et les exigences de la loi russe qui autorisent les services secrets à demander ou à exiger la collaboration de Kaspersky et à intercepter les communications transitant par les réseaux de communication russes. »

Ces problèmes ne se limitent plus au secteur public, constate CRN. Cette semaine le vendeur de matériel électronique grand public BestBuy a indiqué qu’il allait retirer les produits Kaspersky de la vente. Une décision prise sous la pression du FBI à en croire le site Cyberscoop. Par ailleurs, de nombreux partenaires de l’éditeur constatent que les allégations gouvernementales ont un impact sur leur clientèle. Certains d’entre eux ont ainsi déclaré à nos confrères que face aux questions de plus en plus pressantes de leurs clients ils avaient ralenti, voire arrêté complètement, les ventes de produits Kaspersky. Chris Johnson, un spécialiste de la cybersécurité, a de son côté expliqué que l’un de ses clients, en relation avec plusieurs agences fédérales, avait procédé au remplacement de 500 à 600 solutions de l’éditeur russe.

Certains fournisseurs profitent de la situation. Vipre a ainsi lancé au mois de mai un vaste programme de rachats. L’éditeur promet à tout client Kaspersky abandonnant l’antivirus un abonnement gratuit de six mois à son propre antivirus.

Chris Johnson craint que cette défiance à l’encontre de Kaspersky ne s’étende à d’autres fournisseurs ayant leur siège, voir un simple établissement, à l’étranger. Ce qui est notamment le cas d’AVG et de Sophos.