René-Luc Caillaud est plus nuancé. Pour lui, la crise est déjà là et la baisse des encours n’en est qu’une des manifestations. Pour l’instant, elle n’aurait pas eu d’incidence directe sur le business, d’autant que 40% des révisions des dernières semaines concerneraient des clients peu ou pas actifs. Mais il convient qu’il est nécessaire d’agir. Gérard Youna est du même avis : « dans l’immédiat, nous avons circonscrit l’incendie en prenant la décision de continuer à garantir les encours perdus pendant deux mois. Mais il va falloir trouver des solutions avant que la situation ne commence à nous échapper ».

Impliquer les pouvoirs publics

Des solutions, il en existe déjà. Les grossistes ont d’ailleurs fait preuve d’une grande inventivité au cours des dernier mois en la matière. ETC propose ainsi plusieurs formules d’encours alternatives qui remportent un indéniable succès. C’est notamment vrai pour son association ATHIC – dont l’adhésion peut être en partie financée par des fournisseurs comme Microsoft – qui permet de bénéficier d’un complément d’encours de 5.000 à 10.000 € d’encours, ou de son offre conçue en partenariat avec American Express. De son côté, Actebis a récemment lancé un encours mezzanine en partenariat avec HP et Microsoft. Mais cette solution n’est pas accessible aux clients dont l’encours est résilié. Tout comme le Complément d’assurance-crédit public (CAP).

Or, le grand nombre de résiliés, c’est justement la difficulté à laquelle sont aujourd’hui confrontés les grossistes. En la matière, ils ne peuvent pas se substituer durablement aux assureurs crédit. C’est donc pour ébaucher collectivement de nouvelles solutions que les principaux représentants de la profession ont décidé de se retrouver le 16 mars lors d’une réunion au sommet du SGI (Syndicat des grossistes informatiques) entièrement consacrée à ce sujet.

Outre les membres du SGI (notamment Ingram Micro, Tech Data, ETC et Actebis), devraient également être représentés la FEB (Fédération de l’équipement de bureau), le SFIB (Syndicat des fabricants de matériels informatiques et bureautiques), le SNESSI (Syndicat national des entreprises de systèmes et de solutions d’impression) et surtout le gouvernement via un membre du cabinet de Hervé Novelli, secrétaire d’Etat chargé du Commerce, de l’Artisanat, des PME, du Tourisme et des Services. « Il est important que les pouvoirs publics puissent prendre conscience des difficultés auxquelles est confronté le channel IT, secteur qui pèse désormais près de 14% du produit intérieur brut », souligne René-Luc Caillaud qui cumule sa fonction de PDG d’ETC avec celle de président du SGI.

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