La société – qui affiche une croissance de 5,8% – va poursuivre ses acquisitions en France et s’étend à l’étranger. Rencontre avec son nouveau DG opérationnel, Bruno Delaporte, ancien DG d’Ineo Com.
Des acquisitions d’entreprises, un nouveau directeur général opérationnel et un nouveau directeur commercial, l’année 2009 fut riche en évènements ?
Bruno Delaporte : Tout a commencé en fait en avril 2008 avec le rachat d’Artelcom qui a permis à TR Services d’être multiconstructeur, alors que la société était jusque-là un spécialiste Alcatel. Il y a ensuite eu en mars dernier l’acquisition d’ATTI, un intégrateur reconnu pour son expertise Aastra. Il faut d’ailleurs préciser qu’Aastra utilise les compétences d’ATTI pour ses propres expertises.
Ces acquisitions nous permettent aujourd’hui d’adresser les grands comptes et d’intervenir sur leurs parcs hétérogènes. L’autre conséquence des ces rachats est que nous disposons ainsi de 12 agences réparties autour de l’Ile-de-France.
Nous avons également pris une participation de 20% dans Datcom, un intégrateur qui a lancé en France les produits H3C. Ces derniers sont comparables aux produits Cisco mais en étant cependant 30 à 40% moins chers. Datcom se porte donc bien. Nous allons d’ailleurs augmenter prochainement notre participation afin de prendre le contrôle de la société.
Il y a enfin l’acquisition de Vobiscom par Artelcom.Vobiscom est un spécialiste Nortel pour la branche opérateurs. Il a souffert du règlement judiciaire de Nortel qui a gelé tout le marché du constructeur. Il a même été obligé de déposer le bilan. Artelcom a alors repris la société avec l’intégralité du personnel restant, soit 7 personnes, et les contrats de sous-traitance qui nous permettent d’ailleurs de couvrir le coût de ces 7 salariés. Grâce à ce rachat, Artelcom devient un incontournable expert Nortel et Avaya, qui sera en mesure de faire migrer les systèmes Nortel vers Avaya quand le temps sera venu. Il y a peu de monde sur ce marché. Ineo Com et Spie Communications sont les seuls à avoir également des compétences Nortel. Toutefois, ces compétences n’ont rien à voir avec les nôtres.
Vous ne souffrez pas trop de la crise ?
Bruno Delaporte : Nous la ressentons comme tout le monde mais pas au point de voir notre chiffre d’affaires baisser de 20%, comme c’est le cas pour nos principaux concurrents. Nous avons quand même eu une croissance de plus de 5 points au cours du 1er semestre, qui s’est clôturé fin septembre.
Cette progression est due en partie à votre croissance externe ?
Bruno Delaporte : Très peu finalement. D’autant que les résultats de Datacom ne sont pas consolidés. La volonté de notre directeur général, Lionel Smeers, est d’atteindre les 100 millions de chiffre d’affaires en 2012. Il est sûr que nous ne pourrons pas y arriver sans croissance externe.
L’aventure n’est donc pas finie ?
Bruno Delaporte : Nous ciblons actuellement des entreprises avec de fortes compétences techniques ou qui nous permettent d’étendre notre couverture géographique, notamment dans l’Est de la France où nous possédons déjà 3 agences. Cependant celles-ci ne couvrent pas une zone suffisamment importante. Nous souhaitons d’autre part nous renforcer dans la data en acquérant une entreprise ayant une forte expertise dans ce domaine. Nous nous développons également à l’international. Nous avons ainsi ouvert une filiale à Shangaï et une autre à Belgrade.
Pourquoi Shangaï ?
Bruno Delaporte : C’était une demande de certains de nos clients qui possèdent une filiale là-bas, notamment JC Decaux. Ils ne trouvent pas en Chine des intégrateurs au diapason de ce qui existe chez nous. Nous avons ouvert l’agence il y a 5 mois avec une équipe chinoise, mais formée chez Artelcom. Cela nous permet de dialoguer plus facilement avec les sociétés européennes utilisant du personnel chinois et d’envisager une croissance sur le marché domestique. Le directeur de la filiale est lui-aussi Chinois. Il s’agit de l’ancien directeur de H3C France. Quelqu’un du siège passe de temps à autre là-bas pour soutenir l’équipe et pour effectuer les démarches commerciales auprès des entreprises françaises.
L’ouverture de la filiale à Belgrade qui a eu lieu au mois de septembre à d’autres raisons. Nous avions chez nous un Serbe avec de fortes compétences techniques et commerciales qui voulait rentrer dans son pays pour y développer le marché. Cela nous permet de signer ce mois-ci de grands groupes français présents en Serbie. C’est un pays avec une infrastructure télécoms et une notion du service peu développées. Nous arrivons donc avec une approche nouvelle qui attire les regards. De plus c’est un pays intéressant, où l’on peut rencontrer les ministres très facilement.
Parlons à présent, si vous le voulez-bien, des changements intervenus ces derniers temps au sein de la direction.
Bruno Delaporte : Il y a eu tout d’abord mon arrivée à la direction opérationnelle de la société le 15 septembre dernier. Il y a ensuite la nomination toute récente de Stéphane Mikula à la tête de la direction commerciale. C’est quelqu’un d’extrêmement compétent, qui a fait ses preuves chez Artelcom et qui aura pour tâche de réorganiser le service. La restructuration de l’équipe commerciale est d’ailleurs en cours. Nous renforçons ainsi notre équipe « mid market », jusqu’à présent embryonnaire. Nous venons de recruter Denis Davenel, l’ancien chef des ventes de Spie Communications, ainsi qu’une dizaine de commerciaux. D’ici le mois de mars nous allons passer de 12 à 25 commerciaux. Nous avons une forte volonté de développer le groupe.
C’est plutôt rare par les temps qui courent.
Bruno Delaporte : TR Services n’a pas beaucoup de grandes chasses historiques à son actif. La société est donc en phase de conquête tandis que nos concurrents font de la gestion de parc et ont une structure financière qui les obligent à réduire la voilure. Nous venons d’ailleurs d’embaucher 4 personnes qui viennent de chez ces concurrents. Nous étoffons également l’avant-vente. Nous avons recruté 4 ingénieurs avant-vente depuis le mois de septembre et nous allons encore en embaucher 2 prochainement. TRS Services est une société qui bouge.