Amazon vient de connaître un très mauvais troisième trimestre. Le chiffre d’affaires a bondi de 20% à  20,58 milliards de dollars. En revanche, le trou opérationnel est de plus en plus béant.

D’une perte de 25 millions il y a un an on est en effet passé à un déficit de 544 millions de dollars. La perte nette est quant à elle de 437 millions de dollars, ou 0,95 dollar par action diluée, contre 41 millions de dollars au troisième trimètre 2013.

Raisons de ce plongeon : une boulimie de lancements en tous genres (tablettes Kindle Voyage et Fire HD, jeux et séries vidéo, services payants, applications, places de marché etc.) ou encore l’acquisition de Fitch Interactive pour 970 millions de dollars. Or la plupart de ces opérations ne dégagent que des recettes insuffisantes et la vente à prix cassés des tablettes et liseuses pèsent dans les comptes. Par ailleurs  le Fire Phone a fait un flop. Le directeur financier d’Amazon Tom Szkutak a reconnu que les résultats du trimestre étaient impactés par des charges de 170 millions dollars, dont quasiment la moitié (83 millions de dollars) pour le smartphone.

Le cloud, malgré des rentrées confortables, est lui-aussi grevé par de nombreux investissements, notamment dans l’ouverture de nouveaux datacenters.

Les analystes ont accueilli fraîchement ces chiffres, inférieurs à leurs attentes, et la bourse a sanctionné le titre qui perdait encore 8,34% à l’ouverture Wall Street lundi matin.

Depuis le début de l’année, l’action a perdu environ un quart de sa valeur. Les actionnaires s’impatientent en effet de voir un jour leurs investissements récompensés.
Malheureusement pour eux, les choses risquent de ne pas s’arranger de sitôt. Pour le trimètre en cours, Amazon table en effet sur un résultat opérationnel compris entre +430 millions de dollars et -570 millions de dollars, soit une plage d’un milliard de dollars. Difficile d’être moins précis. Jeff Bezos naviguerait-il à vue ?