Les baisses de prix substancielles sur Vista annoncées par Microsoft apparaissent pour beaucoup comme la confirmation implicite de son demi-échec. Les ventes sur le marché pro ont du mal à décoller.

 

« Vista, c’est avant tout l’histoire d’un énorme bug marketing ». Cette sentence peu amène à l’encontre de Microsoft et de son dernier système d’exploitation n’émane ni d’un éditeur open source, ni même d’un concurrent jaloux. Elle est signée d’un partenaire OEM français de l’éditeur qui représente pourtant plusieurs centaines de milliers d’euros d’achats de produits Microsoft chaque année. Et, à l’heure où Microsoft annonce une baisse moyenne de 30% du prix des versions packagées de son système d’exploitation, que dit cet intégrateur de PC ? Que Vista ne représente encore aujourd’hui, plus d’un an après son lancement, qu’une part infime de ses ventes d’OS sur le marché Pro.

 

Les clients qui achètent Vista ne l’installent pas

« Et encore, précise-t-il, les rares clients pro qui achètent Vista ne l’installent pas. Ils se contentent de déployer une image de XP en attendant que les problèmes de performance bien connus du dernier OS de Microsoft soient résolus ». Quant aux particuliers le phénomène de retour à XP a pris de l’ampleur. « Peu nombreux au départ, ils sont aujourd’hui 50% à ne pas vouloir entendre parler de Vista sur leur PC et à exiger XP ». En d’autres termes, Vista serait sinon un échec, du moins un faux succès.

 

Microsoft aurait négligé de former son réseau

Pour notre intégrateur, Microsoft ne paye pas tant les faiblesses techniques de son produit (inhérentes à tout lancement et en grande partie corrigées par la SP1), que ses erreurs marketing. Contrairement au lancement de XP, qui avait été selon lui un modèle du genre, Microsoft aurait en effet négligé d’informer et de former suffisamment en amont son réseau de distribution. « Personne n’est venu nous expliquer comment déployer le produit, ni comment l’utiliser. Tout le budget de lancement est parti dans la publicité. Et aujourd’hui, on nous réclame 399 € par technicien pour bénéficier d’une formation. Microsoft s’est moqué de ses influenceurs. Aujourd’hui, ces derniers lui font payer. »

« Il y a eu des problèmes de compatibilité »

Sans se prononcer sur ce supposé ratage marketing, Nicolas Mirail, responsable marketing de Windows pour Microsoft France, reconnaît qu’il y a eu des problèmes de compatibilité matérielle et logicielle. Des problèmes aujourd’hui résolus : « l’écosystème autour de Vista a mûri, la SP1 devrait restaurer la confiance des utilisateurs finaux ». Quant aux revendeurs, Nicolas Mirail indique que l’éditeur va relancer sa campagne de formation et d’information à leur intention dès la mi-mars avec des newsletters et des sites dédiés.