Près de 200 administrations gouvernementales, centres de recherche, universités et hautes écoles ont été victimes d’une cyberattaque ciblant le réseau du fournisseur d’accès à l’internet haut débit pour la recherche et l’enseignement en Belgique.

Ce n’est pas la première fois, loin de là, que Belnet est touché par une attaque DDoS (déni de service distribué) en cette période de pandémie de Covid-19. En revanche, la saturation des requêtes sur les serveurs a pris une envergure inédite mardi. Elle est provenue d’un total de 257.000 adresses IP venant de 29 pays, selon l’analyse en cours menée par la société de cybersécurité Secutec.

En conséquence :

  • Le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a dû suspendre ses travaux de commission. Il s’en est expliqué dans un communiqué : « En raison de la situation sanitaire, une partie des parlementaires intervient à distance via le système Cisco Webex. Or le problème de connexion internet généré par la cyberattaque ne permet pas de garantir la poursuite des débats ».
  • Des réunions ont été annulées au Parlement fédéral.
  • Le parquet fédéral a également rapporté des soucis de visioconférence.
  • Des universités, centres de recherche et hôpitaux ont souffert d’un accès très lent, voire inexistant, à Internet.
  • Enfin, les systèmes de réservation en ligne des centres de vaccination ont été affectés, selon Frank Robben, le responsable informatique de la campagne de vaccination en Belgique.

« Il s’agit d’un piratage de très grande envergure visant l’ensemble du réseau Belnet », a déclaré Davina Luyten, la porte-parole de Belnet. Du jamais vu depuis la création de l’organisme public en 1993.

D’autres fournisseurs d’accès belges, tels que Telenet et Proximus, ont été visés, selon Secutec, mais ils ont été plus résilients du fait de l’étendue de leur réseau.

Belnet a déposé plainte auprès de la Federal Computer Crime Unit, le service spécialisé de la police fédérale belge pour la criminalité sur Internet. Il a indiqué, mercredi, être parvenu à maîtriser la situation. L’origine de la cyberattaque reste inconnue à ce jour. L’enquête est en cours.