Après une année 2009 marquée par la stagnation de ses revenus, le premier revendeur français crève tous les plafonds sur l’exercice qui s’achève fin mars. Il pourrait bien flirter avec le milliard d’euros de chiffre d’affaires.

 

Channelnews : Autant l’année 2009 aura été sans relief avec un chiffre d’affaires étale par rapport à celui de l’exercice 2008 (de l’ordre de 661 M€*), autant 2010 promet déjà d’être historique pour SCC France. A trois mois de la clôture, pouvez-vous nous donner en tant que directeur général adjoint, une idée de la croissance de vos ventes ?


Didier Lejeune : Nous avons déjà réalisé en neuf mois quasiment le chiffre d’affaires accompli en douze sur le précédent exercice. La croissance atteint ainsi 25% sur les produits et 10% sur les services. Ces derniers sont certes en retrait par rapport aux produits mais c’est déjà pas mal sur un marché où s’exerce une forte pression sur les prix.

A quoi attribuez-vous cette soudaine accélération de vos ventes ?


Didier Lejeune : C’est la combinaison d’un bon carnet d’opportunités, d’un taux de transformation en affaires élevé, de  la propension des clients à désserrer les budgets, d’une bonne gestion du carnet de commandes, d’une bonne stratégie,  de la conquête de nouveaux clients et du succès de nos offres Flex qui réunissent matériels, logiciels et services au sein d’un package unique souscriptible sous forme d’abonnement mensuel.

Quels sont les types de projets et les marques qui tirent cette croissance ?


Didier Lejeune : Ce sont surtout les infrastructures qui sont à l’origine de cette poussée des ventes. Il y a des opportunités à saisir dans le domaine du stockage et de l’archivage. EMC et Netapp font de belles croissances. D’une manière générale, nous marchons très bien sur toutes les activités HP (y compris HP Networking) et IBM (à l’exception des pSeries). Côté logiciels nous enregistrons une grosse croissance sur Microsoft mais aussi Oracle, Symantec, Citrix, VMware…L’intégration de réseaux, les solutions d’impression, les serveurs, les projets de consolidation tout IP sont également très dynamiques.

Enfin, je mentionnerais les services autours des infrastructures datacenters. Nous venons de signer de gros contrats de production avec de grandes entreprises du retail. C’est une offre que nous avons renforcée cette année avec le rachat de l’activité infogérance d’infrastructures d’Ares. Nous disposons désormais d’un datacenter dédié expoité par 80 experts. C’est une activité stratégique que nous pousse à développer notre actionnaire, qui possède déjà trois datacenters de la sorte.

Ce regain d’activité traduit-il une reprise durable du marché IT ?


Didier Lejeune : Je ne pense pas que le marché évolue au même rythme que nous. Les constructeurs n’ont pas ces chiffres. Je crois plutôt que nous prenons des parts de marchés à nos concurrents.

Du coup vous êtes en situation de recruter, j’imagine ?


Didier Lejeune : Oui. L’effectif est passé en un an de 2100 à près de 2500 personnes. Actuellement, nous sommes en train de renforcer nos activités ventes et avant-vente à Paris et en régions. Nous avons une quinzaine de postes ouverts. Nous recherchons notamment des profils de consultants et d’architectes car nous gagnons des projets de plus en plus complexes qui nécessitent d’en avoir une vision globale.

Des profils qui commencent à se faire rares sur le marché, non ?


Didier Lejeune : En effet, le recrutement devient problématique. Mais nous bénéficions d’une bonne image et nous offrons de réelles opportunités d’évolution qui séduisent les candidats.

Cette pénurie de profils n’entaîne-t-elle pas une remontée des salaires ? Dans ce cas, comment faites-vous pour concillier cette hausse des salaires avec la pression sur les prix que vous évoquiez plus tôt ?


Didier Lejeune : Les salaires sont indéniablement repartis à la hausse. Mais cette situation est plutôt à notre avantage : la largeur de notre offre nous permet de mieux amortir nos coûts commerciaux que ne sont en mesure de le faire nos concurrents. Nous sommes dans une situation où nous avons rattrapé en compétences nos compétiteurs spécialisés tout en affichant une structure de coûts plus faible. Nous sommes ainsi le numéro un français du stockage depuis trois ans. Nous le sommes également sur le stockage IBM pour la deuxième année consécutive. Cette nouvelle donne pourrait entraîner une nouvelle consolidation du marché.

Comment s’annonce votre quatrième trimestre fiscal ?


Didier Lejeune : En ligne avec le troisième qui, avec 15% de croissance de la marge par rapport à la même période de 2008, a été historique. Je suis d’autant plus optimiste que nous n’avons pas tout livré au cours du dernier trimestre et que l’on repart donc avec un carnet de commandes déjà bien garni et une demande qui ne faiblit pas.

 

* Note du 3 novembre 2011 : l’estimation de chiffre d’affaires que nous avait initialement fourni SCC pour l’exercice 2009-2010  était erronée. Il s’avère aujourd’hui que ses facturations ont plutôt été de l’ordre de 661 M€ contre 800 M€ indiqués jusqu’ici.