Didier Lejeune, directeur général adjoint et membre du directoire de SCC, a accepté de commenter le dernier bilan de la société et de dévoiler ses grandes orientations stratégiques pour l’exercice en cours.


Channelnews : Vous êtes le premier distributeur informatique français mais vos comptes ne sont pas publics. Pouvez-nous néanmoins nous faire partager vos principaux chiffres clés par activités ?

Didier Lejeune : Nous avons terminé notre dernier exercice (clos fin mars), sur un chiffre d’affaires historique de 800 M€, en croissance de 20%. L’activité la plus dynamique est la division ventes et services d’infrastructures qui a enregistré une croissance de 46% (30% en organique) à près de 300 M€. L’activité volumes (300 M€) est restée stable et les services (120 M€) ont progressé de 20%.

Comment se porte l’activité depuis le début de l’exercice ?


Didier Lejeune : La situation est contrastée. Dans les infrastructures, nous maintenons un niveau de facturations constant sur un marché pourtant en forte décroissance. Tous les grands fournisseurs, y compris Cisco et Microsoft font de la décroissance depuis le début de l’année. Les activités volumes sont en recul dans la continuité de la tendance enregistrée sur la fin de l’exercice précédent. Les services aussi sont malmenés notamment en raison des renégociations de prix lors des renouvellements de contrats et de la diminution du recours à l’assistance technique. Mais nous constatons depuis la fin de l’été une reprise sur tous les segments. Septembre, octobre et novembre ont été très bons et l’activité reste très forte sur décembre. Certains clients profitent de la période pour libérer certains projets structurants. Il reste néanmoins des pans de l’économie, comme l’industrie ou les transports qui restent fortement affectés.

Quelles sont les activités les plus dynamiques ?


Didier Lejeune : Le stockage, l’archivage, les réseaux enregistrent des croissances soutenues dans le cadre de projets de refonte d’infrastructures, de virtualisation, de plans de reprise d’activité. Les serveurs, les services d’impression, et les applicatifs sont aussi porteurs. La visioconférence est également en plein essor dopée par la volonté des directions générales de réduire les coûts de transport et de jouer la carte du green. Nous continuons aussi de pousser les activités de volumes (imprimantes, PC, etc.) qui contribuent à alimenter la croissance des services. Nous remportons ainsi un grand succès avec notre offre Flex Desk qui combine dans un même package, le matériel, les logiciels, la maintenance, le support et le renouvellement…

Le marché vous prête de grandes ambitions dans le domaine du Cloud et des services de data center. Qu’en est-il ?


Didier Lejeune : C’est vrai. Notre maison mère britannique est en train de construire son troisième data center. En France, nous avons commencé à formaliser des offres. Nous avons formé une bonne partie de nos 160 ressources commerciales et nous disposons de cinq avant-vente spécialisés. Nous avons déjà un contrat signé mais nous attendons de créer un flux du business suffisant avant d’investir dans notre propre capacité de production. Cette partie est donc pour l’instant confiée à un partenaire.

Quel bilan faites-vous du rachat d’Ares SIS Ile-de-France ? On dit que cette intégration s’est soldée par un nombre important de départs.


Didier Lejeune : L’acquisition de la divisions infrastructures IDF d’Ares nous a permis d’accélérer notre développement dans les systèmes Unix, dans le stockage (notamment sur l’offre EMC) et de rentrer sur le marché du mainframe IBM (zSeries) d’où nous étions absents. Nous sommes ainsi devenus le premier partenaire de HP, IBM et Sun. Nous y avons gagné beaucoup de nouvelles compétences. Les équipes ont été intégrées rapidement et facilement. Il y a eu une vingtaine de départ sur près de 130 personnes, la plupart de notre fait.

Comment évolue votre effectif et prévoyez-vous d’embaucher en 2010 ?


Didier Lejeune : Notre effectif est stable (voire en léger recul) depuis un an autour de 2200 personnes. Nous venons néanmoins de lancer un plan de recrutement d’une quinzaine de commerciaux junior. Nous cherchons des jeunes sortant d’école de commerce ayant un bon potentiel. Nous lançons une école de vente et un système de parainage pour les accompagner et faire en sorte qu’ils soient rapidement opérationnels. Cela faisait plusieurs années que nous n’avions pas investi dans des jeunes. L’idée c’est de créer un vivier pour l’avenir. Nous n’en continuons pas moins de recruter des séniors sur des secteurs tactiques. Mais je ne vous en dirai pas plus.