En prenant le contrôle de l’intégrateur néerlandais Qurius et en développant son réseau de distribution, Prodware change de dimension. Explications avec son président, Philippe Bouaziz.


Channelnews : Vous venez d’entrer en négociation exclusive avec l’éditeur néerlandais Qurius. Pouvez-vous nous en dire plus ?


Philippe Bouaziz : Comme nous sommes une société cotée, nous sommes tenus d’avertir le marché de notre volonté de prendre le contrôle d’une autre entreprise. La discussion exclusive nous permet de voir si nous trouvons un accord sur les prix avec Qurius. Cela ne devrait pas trop poser de problèmes. Qurius, qui est notre partenaire depuis longtemps, va d’ailleurs émettre dès à présent à notre intention des actions qui représentent 10% du capital. Nous allons regarder techniquement quelle est la meilleure solution pour cette opération: une OPE, une OPA, une fusion…

Une levée de capital en février, le rachat d’activités à Arès, la vente de Divalto: l’année 2010 a été plutôt faste. Et cela commence sur les chapeaux de roue en 2011 avec l’opération Qurius et la création de Focuslive.

Philippe Bouaziz: Au contraire, l’année 2010 a été plutôt calme. C’est une année de capitalisation, de rationalisation. En 2011, nous allons accélérer notre développement à l’international.

Nous allons exporter notre modèle mature qui a la capacité de dégager des marges.

Vous avez bouclé un excellent exercice 2010

Philippe Bouaziz: Avec une croissance organique de 6,2% sur l’exercice, nous ne nous sommes pas mal débrouillés, malgré le fait que nos ventes en mode SaaS ont pratiquement doublé. La croissance s’est surtout faite en France. A l’international, à part Israël, ce fut un peu atone à cause des conditions du marché.

Vous parlez cependant d’accélérer votre développement à l’international. Est-ce à dire que vous envisagez d’autres opérations de croissance externe ?

Philippe Bouaziz: Nous envisageons éventuellement de petites opérations de consolidation. Nous ne prévoyons toutefois pas de grosse opération en dehors de Qurius qui représente un investissement lourd.

Nous avons deux activités historiques; l’intégration de solutions réseaux et sécurité et l’intégration du « best of » de Sage. Nous sommes toujours le premier partenaire de Sage en France qui représente 50% du chiffre d’affaires du groupe et 10.000 clients. Toutefois, nous allons investir davantage sur notre plateforme d’intégration. Nous allons développer un channel à travers Focuslive pour commercialiser nos offres logicielles en France. A l’international, dans les pays où nous ne sommes pas présents, nous allons passer en indirect. Nous renforcerons d’ailleurs nos relations avec les SSII en leur apportant notre expertise sur la plateforme Microsoft.

En Allemagne, en Angleterre, en Hollande et en Belgique, nous investissons dans les entreprises qui nous distribuent qui sont aussi les meilleurs intégrateurs de ces pays.

Qurius – qui est le premier partenaire Microsoft en Hollande et le 2ème en Allemagne – va pousser nos offres qui deviendront les siennes. Les achats qu’il faisait à l’extérieur se feront désormais chez nous.


Qurius prévoit une perte opérationnelle d’environ 3 millions d’euros pour l’exercice 2010. Vous leur apporter une bouffée d’oxygène.

Philippe Bouaziz: Chaque année la société réduit ses pertes. Elle prévoit d’ailleurs un retour à la profitabilité en 2011.

Le patron de la société est arrivé il y a un an. Leen Zevenbergen est l’ancien PDG d’Atos c’est dire s’il connaît son affaire. Il a réfléchi et a vite compris que créer un champion européen était un bon plan. Et que nous étions un bon choix. Il avait les moyens de faire appel au marché. Il a identifié que Qurius plus Prodware était une stratégie gagnante. Les deux ensembles, qui pèsent 200 millions d’euros de chiffre d’affaires, deviendront le premier intégrateur Microsoft dans le monde.

Nous sommes désormais une alternative à SAP et à Oracle pour les entreprises européennes et africaines..

Nous sommes présents dans une quinzaine de pays. Il nous faut désormais nous développer mieux en Chine et nous renforcer aux Etats-Unis. Nous sommes un Petit Poucet qui intéresse le mid market. Car nous sommes deux à trois fois moins cher avec une forte valeur ajoutée. Nous avons une offre sectorielle qui fonctionne et nous sommes très agile.