Philippe Bouaziz, PDG de Prodware, commente l’acquisition ce jour de l’activité CAO et PLM d’Ares ainsi que sa décision de céder son activité Divalto à Sydec début novembre.

 

Vous venez d’annoncer la reprise de l’activité Innovation & Design d’Ares que vous présentez comme un centre d’expertise PLM (Product lifeCycle management ou gestion du cycle de vie des produits) et BIM (building information modeling). A première vue, on ne voit pas bien le lien avec votre activité historique, l’intégration et l’édition de solutions de gestion intégrée d’entreprises. S’agit-il d’une diversification ou d’une brique réellement complémentaire de votre offre actuelle ?


Philippe Bouaziz : Le lien avec notre activité, c’est qu’Ares avait commencé à développer des interfaces entre les produits PLM et BIM d’Autodesk et PTC et la plate-forme de gestion intégrée Dynamics AX de Microsoft pour huit de ses clients. En clair, lorsqu’un utilisateur fait une modification dans le PLM, elle se reporte automatiquement dans l’ERP. Le redressement judiciaire d’Ares a interrompu ce développement et obligé Ares à arrêter son activité AX. Mais cette offre a un potentiel énorme auprès de nos clients, dont un tiers sont issus du secteur industriel. On va finir de développer les briques ébauchées par Ares, les industrialiser et les proposer à notre base installée.

Ainsi donc, vous vous diversifiez !


Philippe Bouaziz : On se renforçe où on a le plus de valeur ajoutée. Notre métier reste l’intégration de progiciels de gestion intégrés mais en les complétant avec des briques sectorielles, métier ou des middleware interapplicatifs, si possible développés par nous. L’édition a pris un poids considérable dans notre activité puisque la moitié de nos revenus provient de nos propres plates-formes. On a beaucoup investi au cours des dix-huit derniers mois. D’abord dans le secteur retail, en développant des offres comme notre solution de commerce électronique (Prod’e-business), notre outil de référenciel produit (PIM) ou notre logiciel de gestion de cartes de fidélité (Loyalty). Puis dans les services avec un CRM verticalisé disponible depuis octobre. En 2011, nous voulions investir sur les secteurs de la construction et de l’industrie. Voilà qui est fait avec Ares I&D, VAR industriel par excellence, qui pèse à lui seul 30% de parts de marché avec 3.000 clients.

Quel est le montant de la transaction ?


Philippe Bouaziz : Je ne peux pas vous le dire. Mais nous avons bénéficié de très bonnes conditions d’achat. Cette opération nous permet de franchir le seuil des 15.000 clients et des 100 M€ de chiffre d’affaires. Et elle n’aura pas d’incidence sur la rentabilité.

Pourquoi avoir vendu votre activité Divalto ?


Philippe Bouaziz : On ne souhaite plus intégrer de progiciels de gestion sur lesquels nous ne pouvons pas construire de la valeur via des offres sectorielles. Certes, on peut verticaliser Divalto et on avait d’ailleurs plusieurs offres sur cette plate-forme. Mais leur maintient se faisait au prix d’un effort important. Et Divalto ne couvre pas l’international. Au final, notre activité Divalto était essentiellement tournée vers l’intégration.

Sur quelles plate-formes avez-vous choisi de vous concentrer ?


Philippe Bouaziz : Aujourd’hui, les plates-formes d’édition sur lesquelles on travaille le plus sont Microsoft Dynamics et Sage. Microsoft est une plate-forme convergente, qui touche toutes les couches du système d’information. On réalise des projets qui vont de la voix sur IP aux fonctions de prélèvement bancaire en passant bien entendu par les outils collaboratifs, bureautiques, e-business, etc. On peut écrire des applications autonomes ou non, Internet ou sur site… Quant à Sage, certes on ne verticalise pas sa ligne 100 mais sa suite de gestion financière, de gestion de la paye et des RH et de gestion de la trésorerie sont indispensables pour construire un système d’information. Plus des deux tiers de nos 12.000 clients [15.000 désormais avec Ares] sont équipés en Sage. Et l’intérêt de Sage est de s’intégrer parfaitement aux plate-formes Microsoft et Oracle.

Pourquoi ne pas plus travailler avec Oracle et SAP ?


Philippe Bouaziz : Il manque à Oracle tout ce qui est outils collaboratifs. Quant à SAP, ils n’ont pas de valeur ajoutée sur le mid market. Les offres ne sont pas flexibles alors que la verticalisation, c’est le propre des PME qui se distinguent justement par leur flexibilité. Quant à leur modèle Saas, il est incomplet. Il leur manque des sevices d’accompagnement à distance.

Où en êtes-vous du développement de vos offres hébergées ?


Philippe Bouaziz : Elles se développent très rapidement. Elles devraient dépasser les 100% de croissance cette année et être proche des 3 M€ facturés. On atteindra bientôt le millier de clients. L’arrivée de CRM Online et de Microsoft 365 vont être un accélérateur énorme car les clients de ces offres voudront des solutions de gestion également en ligne. On a déjà de nombreuses applications disponibles en ligne et notamment l’ensemble de nos offres CRM. En 2011, les solutions hébergées devraient poursuivre sur une croissance supérieure à 100%.