Le marché de l’édition est resté très stable en 2008 avec un seul poids lourd, quelques entreprises moyennes et une multitude de petits acteurs dynamiques, mais qui peinent à émerger.

 

 

En 2008, le marché de l’édition de logiciels a peu évolué en France. C’est ce qui ressort de l’Eurosoftware 100, publié par PricewaterhouseCoopers et Pierre Audoin Consultants, en partenariat avec l’Association Française des Éditeurs de Logiciels (AFDEL) et l’European Software Association.

Comme en 2007, on trouve à la première place Dassault Systèmes, le seul poids lourd européen du classement qui réalise d’ailleurs plus de 86% de son chiffre d’affaires hors de nos frontières et qui pèse 32% du CA de l’édition française. Suivent Sopra Group, qui doit surtout sa présence à sa filiale Axway – que la SSII s’apprête d’ailleurs à céder – et Cegid (y compris GD Informatique, Civitas et VCS Timeless) qui remplace GL Trade, disparu du palmarès pour cause de rachat par l’Américain Sunguard. Murex, qui réalise un CA de 235 millions d’euros dont 156 millions pour l’édition de logiciels grimpe de son côté de la 8ème à la 4ème place et rejoint ainsi le top 5 devant Cegedim.

« On trouve à nouveau un acteur dominant devant une série d’entreprises moyennes qui sont significatifs en France et plus ou moins importants en Europe. Vient ensuite un foisonnement de start-up innovantes qui vivent leur vie et progressent », commente Pierre Marty, European Software Leader chez PricewaterhouseCoopers. Les 10 premiers éditeurs pèsent ainsi 62% du CA global, les 40 suivants 26% , les 50 autres se partageant les 12% restants.

La situation est toutefois similaire à celle des autres grands pays européens, estime Pierre Marty. « L’Allemand SAP et le Britannique Sage occupent dans leurs pays la première place. Il y a ensuite quelques entreprises moyennes puis un grand nombre de petits acteurs. »

Top 50

Malgré le rachat de grands acteurs comme Business Objects, Ilo et GL Trade, la somme des chiffres d’affaires du top 100 progresse chaque année. En 2008, elle a atteint 3,6 milliards d’euros, grâce à une croissance aussi bien externe qu’organique. Plus de 20 éditeurs ont ainsi bénéficié d’une progression supérieure à 20% et 25 autres d’une croissance comprise entre 10% et 20%.

Il est vrai que comme le fait remarquer Pierre Marty, la crise n’a fait sentir ses premiers effets qu’à partir du 3ème trimestre, le changement étant plus radical au début de l’année 2009. On pourrait donc assister à quelques changements dans le classement 2009. « On constate cette année en France comme dans le reste de l’Europe de l’Ouest, une baisse significative des ventes de nouvelles licences, les revenus provenant de la maintenance et du support restant de leur côté stables ou progressant. En parallèle, la plupart des éditeurs ont réduit leurs coûts ou engagé des restructurations afin de préserver leur marges. Cet attentisme nuit aux investissements et à la R&D », affirme notre spécialiste, qui note que la situation est similaire aux États-Unis, où Oracle fait figure d’exception.

Le marché français pourrait toutefois ressentir plus longtemps les effets de la crise. « La France n’a pas plus souffert que les autres. Cependant elle est assez marquée par les applicatifs, un marché qui mettra un peu plus de temps à sortir de la crise », croit savoir Pierre Marty. Et ce dernier de conclure « Elle a comme point fort son dynamisme, son esprit entrepreneurial et ses investissements en R&D. Elle souffre cependant d’une faiblesse structurelle qui ne lui permet pas d’émerger sur le devant de la scène. »


La balle est donc dans le camp du gouvernement qui se dit prêt à relever le défi. A voir.