En termes de classement et de chiffre d’affaires, le marché de l’édition est resté relativement stable en 2009. Il lui faut à présent accélérer les consolidations et prendre le virage du cloud computing.

Alors que les dépenses logicielles ont connu une baisse de près de 4,5% en France en 2009, le Top 100 des éditeurs de l’Hexagone a plutôt bien résisté n’affichant qu’un recul de 1,4% de son chiffre d’affaires global, à 3,5 milliards d’euros. C’est ce que l’on apprend à la lecture de l’EuroSoftware 100, édition 2010 du Top 100 des éditeurs français réalisé par PricewaterhouseCoopers et Pierre Audoin Consultants, en partenariat avec l’AFDEL et l’European Software Association.

Selon les auteurs de l’étude, la résistance du secteur s’explique par les positions de leaders internationaux des grands éditeurs spécialisés (Dassault dans le PLM, Murex dans la finance, Axway dans les plateformes….), par l’évolution de nombreux éditeurs vers le SaaS (Cegid, Esker, Générix…) – ce dernier pouvant représenter jusqu’à 35% de leurs revenus – ainsi que par la consolidation de certains spécialistes (Sidetrade, Metaware, Oodrive…).

La croissance externe de certains acteurs de premier rang est un autre facteur qui explique la stabilité du secteur. On a ainsi vu Gemalto s’offrir l’éditeur allemand O3SIS, puis le spécialiste de la sécurité Trusted Logic, Dassault Systèmes acquérir Exalead. De son côté la filiale de La Poste, Doc@Post, a racheté Sefas, un acteur du domaine de l’éditique. C’est également le cas de HubTelecom (ADP) faisant l’acquisition de Masternaut ou de Schlumberger s’offrant Teschia.

On constate toutefois peu de changements en tête du classement où Dassault Systèmes pèse à lui tout seul 31% du chiffre d’affaires total, dont près de 90% est d’ailleurs réalisé à l’étranger. Derrière lui (mais très loin si l’on s’en tient au CA) on trouve Murex, lequel poursuit sa progression en sautant de 2 rangs par rapport à 2008 et chasse Sopra de la seconde place, Axway (qui devrait être cédé cette année) étant il est vrai comptabilisé à part.

 

Suivent Cegid, Cegedim, Axway, Linedata Services et GFI Informatique. Sword (qui saute d’une place), Avanquest et Sophis (qui évince Lectra désormais à la 15ème place à cause d’une chute du CA de près de 20%) complètent ce top 10. Un top 10 qui représente 61% du chiffre d’affaires de l’édition « made in France » et dont les exportations représentent grosso modo 75% de leurs revenus. Les 40 acteurs suivants se partagent 27% tandis que les 50 autres doivent se contenter de 12% du gâteau.

« L’industrie du logiciel en France doit œuvrer à l’émergence de nouveaux acteurs de taille critique ayant les moyens et les ambitions d’initier une politique de consolidation », estime Pierre Marty, European Software Leader au sein de PricewaterhouseCoopers, dans un communiqué. Ce dernier estime aussi que les éditeurs sont confrontés à de nouveaux défis, notamment le cloud computing. « Ce foisonnement de nouveautés et les attentes qu’elles génèrent chez les utilisateurs permettront à ceux qui s’adaptent de se préparer à la croissance de demain. » Attendons la prochaine édition du Top 100 pour voir si certains commencent à négocier ce virage.

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