Peu à peu Nortel se dissout dans les activités de ses repreneurs. Reste à savoir ce qu’il adviendra des salariés du fabricant canadien. En France, l’incertitude les fait descendre à nouveau dans la rue.


 

Les anciens salariés de Nortel sont aujourd’hui partagés entre colère et crainte. Ils dénoncent notamment la longueur des délais nécessaires au paiements de leurs salaires et indemnités de licenciement conventionnelles par les AGS ainsi que l’incohérence de certaine versements. « Nous ne savons absolument pas ce qui a été payé individuellement. D’autre part, certaines informations manquent sur les attestations pour Pôle-Emploi, ce qui aura une incidence sur les indemnités. Enfin, quelques personnes -3 ou 4- n’ont pas été indemnisées, voire très peu », explique le représentant syndical CFTC au Comité d’entreprise dans un communiqué.

 

Les ex-salariés se sont donc réunis ce lundi devant le tribunal de commerce pour « montrer que des personnes physiques sont concernées », explique notre syndicaliste qui note qu’à peine 59 des personnes licenciées ont retrouvé un travail, 400 étant toujours en recherche d’emploi. Selon certaines sources citées par Les Echos, le tribunal de commerce de Versailles aurait accordé un sursis supplémentaire de trois mois à Nortel Networks SA, touchée par une procédure de liquidation, mais dont l’application a été suspendue le temps pour le groupe de finaliser la vente de ses activités par appartements.


71 employés concernés par la cession de la branche entreprises

Pour la plupart des personnes toujours en poste, leur sort reste suspendu aux décisions des repreneurs des différentes entités de la société. Ainsi dans le cadre de la cession de la branche télécommunications d’entreprise à Avaya, l’avenir des 17 employés de Nortel Networks SA (NNSA) et des 54 de Nortel Networks France (NNF) concernés devrait se jouer aux environs du 18 décembre. Le rachat de l’activité GSM EMEA par l’Autrichien Kapsch, qui devrait être finalisé à la fin du 1er trimestre 2010, doit de son côté obtenir l’autorisation du tribunal de commerce. Décision de laquelle dépend la destinée de près de 200 personnes.


Pas de date de cession connue pour la branche rachetée par Ciena

L’incertitude plane également sur le sort des salariés de la branche MEN (Metropolitan Ethernet Networks) rachetée par Ciena, la date de cession étant inconnue à ce jour. Le poids du transfert des activités CDMA et LTE à Ericsson est quant à lui plus insignifiant en terme d’emploi pour la France puisqu’à peine 2 personnes seraient concernées dans l’Hexagone. Enfin, une trentaine de personnes sont concernées par la vente de l’activité CVAS (réseau de communication voix des opérateurs publics) qui devrait intervenir dans les prochaines semaines.

 

Nortel France n’est pas en liquidation


Autre motif d’inquiétude – et non des moindre – pour les syndicats et le personnel, la situation de la société NNSA. « Contrairement à sa maison mère Nortel France, elle n’est pas en liquidation. Cette entité commerciale n’a d’ailleurs pas de dettes mais de l’argent. Mais que peut-il advenir d’une société fille riche alors que sa mère à des dettes ? », s’interroge le représentant syndical. Le tribunal de commerce lui apportera certainement une réponse. Reste à savoir si elle sera satisfaisante pour les salariés. Et pour les partenaires de la société.