La petite start-up bretonne qui propose des appels internationaux à prix discount vise à présent le marché de l’entreprise et les utilisateurs Skype. Rencontre avec son fondateur et président, Lounis Goudjil.
En quelques mots, quelle est l’activité de Manifone ?
Lounis Goudjil : Nous proposons des communications low cost vers l’international depuis un téléphone mobile essentiellement. Nous attribuons des numéros locaux à vos correspondants étrangers. Ainsi, si vous appelez régulièrement John à New York, nous lui assignons un numéro français que vous pouvez ensuite appeler depuis votre mobile. Le coût de la communication est alors de 3 centimes la minute pour la partie internationale. La partie nationale est décomptée de votre forfait mobile par votre opérateur. Bien entendu, le système fonctionne également avec un téléphone fixe. C’est un service prépayé. Vous créditez votre compte d’une certaine somme. Vous avez alors accès à une interface qui vous permet de créer un annuaire contenant les numéros des correspondants que vous appelez le plus souvent.
Comment vous rémunérez-vous ?
Lounis Goudjil : Nous gagnons de l’argent sur les marges que nous réalisons sur la partie internationale des appels. Les volumes générés nous permettent de négocier des tarifs très compétitifs auprès des grands opérateurs internationaux.
C’est un manque à gagner pour les opérateurs mobiles
Lounis Goudjil : Ils perdent de l’argent sur la partie internationale mais en gagnent sur les appels locaux, qui sont très rentables pour eux. Aujourd’hui, les gens attendent bien souvent d’être rentrés chez eux pour appeler leurs correspondants étrangers via leur ordinateur. Nous leur disons « Avec Manifone vous appelez quand bon vous semble ». Les opérateurs y trouvent donc leur compte.
Aujourd’hui vous proposez Many-Sky, un service pour les utilisateurs Skype. De quoi s’agit-il ?
Lounis Goudjil : Vous ne devez plus être devant votre PC pour utiliser Skype. Il vous suffit d’entrer un pseudo Skype dans votre annuaire. Un numéro local lui est ensuite assigné. C’est un service pour lequel vous payez un petit abonnement de 2 euros par mois. L’accès à vos correspondants Skype est ensuite illimité. Cela dit, c’est un système qui fonctionne avec tous les systèmes de voix sur IP.
On peut d’ailleurs le greffer sur les VPN d’entreprises. Les salariés peuvent alors basculer sur notre système lorsqu’ils sont hors de leur société. Nous proposons également nos services aux opérateurs de VoIP. Nous allons d’ailleurs présenter l’ensemble de nos solutions orientées grands comptes et opérateurs au salon ITU Telecom World qui se tient en ce moment à Genève.
Quelle est la carte d’identité de Manifone ?
Lounis Goudjil : La société a été créée au début de l’année 2007 à Vannes et compte 5 personnes. Elle à ce jour plus de 30.000 clients et est rentable. Manifone vise cette année un chiffre d’affaires d’un million d’euros.
Vous venez du monde des télécoms ?
Lounis Goudjil : Non. J’étais directeur marketing de sociétés américaines lorsqu’en 2000 j’ai décidé de créer une société de conseil en marketing international. Les gens me demandaient alors régulièrement conseil pour réduire leur facture téléphonique. J’ai fini par saisir l’opportunité qui m’était offerte.
Vous avez un réseau de partenaires pour commercialiser votre offre ?
Lounis Goudjil : Non, nous faisons de la vente en ligne exclusivement. Nous avons cependant un programme d’affiliation. Les sites Web qui nous apportent des clients touchent 10% de commission sur les revenus ainsi générés. Aujourd’hui, 30% de nos clients proviennent de ce canal.