Avec l’augmentation du prix du pétrole, les transporteurs gonflent leurs tarifs. Une hausse, de l’ordre de 10%, que les grossistes sont obligés de répercuter à leur tour sur leurs frais de port.

 

« Récemment, j’ai vendu des imprimantes Samsung pour 5,10 € le kilo. C’est moins cher que le kilo de cerises », résume René-Luc Caillaud, PDG d’ETC. Le baril de brut a atteint 146 $ début juillet, conduisant les transporteurs à revoir leurs tarifs à la hausse de 5% à 15%. Pour préserver leurs marges, les grossistes n’ont d’autre choix que d’augmenter leurs frais de port. La plupart affichent des tarifs de livraison en hausse de 10%.

 

Chez ETC, où elle est facturée au forfait, la livraison a augmenté de 2 € sur les commandes en ligne (à 25 €) et de 1 € sur les livraisons standards (à 29 €). Le grossiste envisage de développer de nouvelles offres pour éviter de répercuter la totalité des coûts de transports sur les prix revendeurs. « J’étudie la possibilité de travailler avec d’autres transporteurs pour proposer un service de livraison à moindre coût assorti en contrepartie d’un délai allongé, », assure René-Luc Caillaud. Quant aux livraisons destinées aux revendeurs de grande taille, ETC est en train de procéder à une réorganisation logistique qui permettra d’optimiser le palettage des produits.

Chez les grossistes à valeur ajoutée l’impact est différent. Distrilogie, par exemple, anticipe une augmentation de 5% à 10% des coûts de transport lors de la renégociation annuelle des tarifs des transporteurs, qui s’échelonnera entre septembre et décembre. Mais contrairement aux généralistes, « c’est aux commerciaux de tenir compte du coût de transport lorsqu’ils facturent le client », précise Franck Mélaine, responsable d’entrepôt. On peut légitimement parier que quelques uns seront tentés de prendre sur leur marge pour ne pas contrarier certains de leurs clients.

Concurrence du e-commerce


Chez les revendeurs, les craintes concernent surtout les commandes chez les grossistes spécialisés ou régionaux portant sur de faibles montants ou des produits à faible valeur ajoutée comme les périphériques. « Chez les principaux grossistes, il est toujours possible de regrouper les commandes à la semaine pour lisser les coûts logistiques. Mais pour les petites commandes ou les urgences, l’impact est plus significatif », assure un revendeur de Touraine.

 

Un phénomène que confirme Luc Sauveur, directeur commercial du grossiste Novadil : « Le problème concerne surtout les produits comme les petites imprimantes ou les mini-notebooks, pour lesquels, on aura bientôt des coûts de transport plus élevés que la valeur des produits eux-mêmes ». Résultat : certains revendeurs ne cachent pas qu’ils font de plus en plus appel aux sites de e-commerce qui achètent à moindre coût à l’étranger et offrent des frais de port très bas.