transport.jpgPlusieurs grossistes ont annoncé des hausses tarifaires pour répercuter l’augmentation des coûts de transport. Inquiets, certains revendeurs n’hésitent pas à privilégier les moins-disants.

ETC avait déjà augmenté ses frais de port en juillet dernier de 2 € sur les commandes en ligne (à 25 €) et de 1 € sur les livraisons standards (à 29 €). En septembre, c’est au tour de Tech Data et Ingram Micro de revoir leur politique tarifaire. Le premier a revu ses forfaits à la hausse et ne s’engage pas sur les livraisons supérieures à 400kg, qui feront l’objet d’un devis à compter du 8 septembre. Le second facture depuis le 1er septembre 29,50€ au forfait jusqu’à 74kg et 40 centimes d’euro par kilo supplémentaire au delà de ce poids.

Autre nouveauté, la facturation du reliquat lorsque certains des produits commandés sont indisponibles. La plupart des grossistes sont en train d’y réfléchir. Ingram Micro précise déjà que ses conditions générales de ventes s’appliquent à « toute livraison, même partielle ». Du côté d’ETC, on réfléchit déjà à une facturation indexée sur le niveau de service demandé par le client. Des livraisons meilleur marché avec des délais plus longs pourraient venir compléter l’offre du grossiste d’ici mi-octobre.

Oser faire payer la facture aux clients finaux

Une situation qui inquiète les revendeurs. Ils craignent de devoir supporter la hausse des coûts de transport, la plupart des clients acceptant mal d’en assumer la charge. « Ce sont surtout les grands comptes qui refusent de payer les frais de transport. Il va bien falloir qu’ils comprennent un jour que nous n’avons plus le choix », précise un revendeur des Hauts-de-Seine. « On argumentera bientôt plus sur les coûts de transport que sur les produits », s’agace le directeur commercial d’une société parisienne, qui reconnaît ne pas toujours oser les facturer à ses clients les plus fidèles.

La valse des prix favorise l’infidélité

Face à l’augmentation des coûts de transport, les revendeurs sont donc amenés à revoir leurs priorités. « Avant, on choisissait le grossiste en fonction de la disponibilité des produits. Ensuite on regardait les conditions d’achat. Maintenant, ce qui importe, c’est le prix du transport », assure un revendeur. « Ce n’est même pas moi qui décide de changer de grossiste. Ce sont mes commerciaux. Ils sont payés en fonction de leurs marges et orientent donc le client final vers le grossiste qui nous facture le moins », assure le PDG d’un revendeur en région parisienne.

Un comportement qui n’inquiète pas Pierre Yvon Méchali, directeur des achats chez Ingram Micro. « Ce n’est que temporaire. Nous ne sommes plus en mesure d’offrir les frais de port et c’est la même chose pour tout le monde. Nos concurrents vont devoir suivre ».