Le mois de septembre a été plus que mitigé pour une partie de la distribution IT et les défaillances seraient en train de remonter. Certains y voient les premières conséquences de la crise de la dette souveraine.


À écouter les uns et les autres, la crise de la dette souveraine n’a, pour l’instant, eu aucun impact sur le business IT. Les SSII se disent toujours plus préoccupées par la pénurie des bons profils que par un hypothétique ralentissement économique. Chez Econocom, on se montre particulièrement confiant pour le second semestre fiscal, la première partie de l’année ayant été marquée par une progression de 25% des prises de commandes. Des commandes qu’il faudra bien servir.

Même discours chez Computacenter, où l’on ne perçoit pour l’instant aucun signe annonciateur de ralentissement. Tout au plus relève-t-on une prudence affichée de la part de certains clients sur les embauches. Quant aux fournisseurs, à l’image de Microsoft, ils ont bouclé leur troisième trimestre sans ralentissement notable de la croissance.

Mais si les revendeurs grands comptes et les SSII semblent pour l’instant immunisés contre toute contamination de la sphère financière à l’économie réelle, l’inquiétude est déjà beaucoup plus palpable chez les acteurs positionnés sur le segment PME. Le mois de septembre a paraît-il et très calme chez les grossistes, de leur propre aveu, et les petits revendeurs feraient grise mine.

Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce calme. L’un est une conséquence indirecte de la crise de la dette souveraine. En effet, l’euro ayant perdu en quelques semaines près de 10% de sa valeur face au dollar, « on a vu immédiatement fleurir des offres venant de sources étrangères proposant aux revendeurs français des remises de 5% en plus sur les tarifs officiels », fulmine un grossiste. Une concurrence monétaire qui tombe au plus mauvais moment.

Plus inquiétant, le patron d’un des principaux grossistes français constate « une montée des défaillances sur les petits dossiers ». « Certes on ne voit pas encore de réduction brutale des encours, convient un de ses confrères. Mais les assureurs crédit redeviennent très prudents ». Une crispation également perceptible du côté du crédit impôt-recherche, selon le même. « Beaucoup ont constaté un renforcement des contrôles cette année assorti d’un allongement des délais de paiement qui les ont bien souvent empêchés d’intégrer les sommes dues dans leurs résultats 2010 ».

Et c’est justement le moment qu’ont choisi les grands donneurs d’ordre pour reprendre leurs mauvaises habitudes en matière de délais de paiements. « Ils grattent des points en décalant leur paiement de quelques jours ». Sans parler des bilans 2010 qui s’avèrent finalement décevants dans certains cas. Du coup, les trésoreries se sont tendues durant l’été et l’activité en souffre.