La consternation laisse la place à l’inquiétude parmi les salariés de la division PC de HP. Certains préviennent déjà qu’ils n’accepteront pas n’importe quel scénario. Le bras de fer ne fait que commencer.
« Tous les ingrédients sont réunis pour qu’éclate un conflit social majeur sur le site de HP à Grenoble et il sera difficile de l’éviter ». C’est la mise en garde que les représentants de plusieurs organisations syndicales ont décidé d’adresser ce jeudi 25 août à la direction française du groupe à l’occasion d’une réunion au sommet.
À l’origine de cette tension : les inquiétudes nées de l’annonce du retrait possible du groupe du business des PC et le sentiment d’injustice qui en découle. Les quelque 700 salariés français de la division PSG (dont les deux tiers sont regroupés sur le site de Grenoble) savent qu’en cas de cession et même de séparation, la casse sociale sera inévitable. Les rachats de Compaq par HP ou de la division PC par Lenovo en 2006 se sont invariablement traduits par des pertes de clients et des licenciements.
« Les salariés de la division PC (PSG) n’admettent pas qu’un aussi funeste scénario puisse être réservé à leur activité alors que celle-ci est numéro un sur son marché, qu’elle affiche le meilleur taux de profitabilité de son secteur et qu’elle continue de grignoter des parts de marché », explique le délégué central d’une des principales organisations syndicales.
Et de rappeler opportunément que la moitié de l’effectif français s’était déjà mis en grève en 2005 à l’annonce d’un projet de restructuration mondial faisant supporter à la filiale un nombre de suppressions de postes proportionnellement plus important que partout ailleurs.
Mais le véritable enjeu de cette rencontre syndicats-direction sera la négociation annuelle obligatoire qui s’ouvre le 4 septembre. Alors que les salaires sont quasiment gelés depuis plusieurs des années, les syndicats sont convaincus que le conflit latent qui menace Grenoble pourrait embraser l’ensemble de la société faute d’accord sur les augmentations annuelles.
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